AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LouisCanard


De Graham Joyce, un récit du temps de guerre où se croisent les vivants et les morts...

Fondamentalement, on suit la vie des membres de la famille Vine dans l'immédiat après-guerre, en Angleterre ; la source de l'essentiel des évènements du roman se trouve dans le bombardement de Coventry, en 1940, et il s'achève en 1954.

Il s'agit d'une chronique familiale, une chronique sociale dans laquelle on perçoit une certaine proximité avec les meilleurs romans de John Irving. Comme ce dernier, Graham Joyce s'y entend pour animer des personnages singuliers, sculpter leurs portraits par leurs travers et leurs forces, leurs peurs et leurs élans, leur banalité et leur folie. Comme Irving, il fait de l'existence de chacun la somme de leur libre-arbitre et des coïncidences surréelles de la vie. " Cette faculté de faire vivre des gens simples, de petite extraction, avec bonheur, avec crédibilité, avec respect, Graham Joyce l'a porté à la perfection dans Lignes de vie " écrit Jacques Baudou dans le Monde des Livres du 2 septembre 2005.

Le respect est sans aucun doute un des thèmes centraux de Lignes de vie. Respect des promesses de soldat, respect de la frontière entre les vivants et les morts, trangression des règles sociales, respect des anciens, respect de la science des mères de famille (Ah, Martha Vine, superbe figure maternelle !) pour entretenir la communauté familiale comme un jardin harmonieux et fertile.

Et le fantastique dans tout ça ? Graham Joyce se garde bien de multiplier les effets pyrotechniques, ce qui rend d'autant plus impressionnant le récit apocalyptique de la nuit du bombardement de Coventry. le reste du temps, il emploie son talent à déclencher chez le lecteur la peur, le saisissement, l'émerveillement ou l'angoisse avec une économie de moyen, une subtilité, un humour remarquables. Il parvient à invoquer un surnaturel qui ne déchire pas la trame du quotidien, du normal, mais qui, au contraire, même menaçant, déléthère, en est un ingrédient indissociable, et indispensable à l'accomplissement de Martha, de Cassie, de Frank (les personnages principaux).

Lorsque j'ai refermé Lignes de vie, j'avoue que j'aurais bien accompagné Frank et la famille Vine pendant tout le reste du XXe siècle !
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}