Les aventures de Lucky Luke d'après Morris, tome 7 : La terre promise

Dans La Terre Promise, Jul prend le relais de Laurent Gerra au scénario pour livrer un excellent album aux côtés d'Achdé au dessin.

Pour aider son copain Jack-la-Poisse, Lucky Luke doit escorter les parents de ce dernier (à qui il n'a pas osé avouer qu'il était cow-boy et qui le croient avocat à New-York) juifs d'Europe de l'Est à peine débarqués du bateau à Saint Louis jusqu'aux confins de l'Ouest ! Lors de ce voyage, Lucky Luke va donc être confronté à un choc des cultures en plus des diverses attaques subies par le convoi (bandits, indiens, etc).

Cet album est vraiment très drôle et irrévérencieux, tous les clichés y passent, mais avec l'intelligence et la délicatesse de Jul. Il fallait oser, ce n'est pas politiquement correct, mais à mon sens c'est une réussite!

Est-ce par hasard, comme le chante Dave, si terminant la lecture du roman bouleversant d'Anne Berest – La carte postale -, j'ai eu envie ( je ne sais pourquoi...) de me dépayser le moral en suivant Lucky Luke dans une de ses aventures ?

J'appartiens à ces tintinophiles qui auraient aimé qu'Hergé passe le témoin à un dessinateur de talent et que l'aventure ne s'arrête pas.
Par conséquent il serait mal venu de ma part de ne pas accepter le fait que des scénaristes prêtent main-forte à Achdé, talentueux "successeur" de Morris, sans chercher à rivaliser avec le légendaire Goscinny mort il y a presque un demi-siècle.
L'important à mes yeux est que l'univers de Lucky Luke perdure au-delà de la disparition de ses créateurs.
Ayant pour cela admis qu'il y a un avant et un après.
Une fois ce constat posé, j'ai plus de mal à voir notre lonesesome cowboy mâchouiller un brin d'herbe au lieu de ses roulées ( surtout lorsque d'autres personnages de la BD fument... allez comprendre !) que d'essayer de me familiariser avec tel ou tel scénariste.
Dans cet album, c'est Jul qui s'y est frotté.

Que dire sinon que je me suis "marré" pendant une heure ?
D'emblée je suis entré dans le délire... car c'est du pur délire que nous offre la plume de Jul.
Faisant fi de tous les clichés et transgressant tous les tabous, il montypythone l'album et c'est parti pour une bonne heure de "déconne".

Lucky Luke qui s'ennuie paisiblement auprès d'un troupeau de bovins en train de paître dans une herbe savoureuse, reçoit la visite d'un de ses vieux potes, "Jack la Poisse ", son opposé en quelque sorte.
Son vieux camarade lui demande une grande faveur : convoyer depuis Saint-Louis jusqu'à Chelm City, sa famille venant de l'Europe de l'Est.
Car Jack la Poisse, de son vrai nom Jack Stern, est un Juif Ashkénaze, et pour les Juifs certains pays européens sont devenus plus "qu'inamicaux" à leur endroit d'où la recherche de - La terre promise -
Toujours prêt à rendre service à un ami, Luke accepte.
Et le voilà embarqué avec Moïshé, Rachel, Hanna et Yankel Stern pour un voyage qui va s'apparenter à celui que firent leurs aïeux lors de l'exode d'Israël et la sortie de l'Égypte.
Le voyage commence et avec lui "le grand délire".
On a droit à presque tout... une vignette par exemple où un employé de l'immigration demande à une femme :
-"Prénom de votre fils, Madame Einstein ?
- Albert.
Et on voit le gamin ( caricature de la célébrissime photo ) cheveux ébouriffés, sourire moqueur, tirant la langue.
Il y a des clins d'oeil aux Marx Brothers, à Madoff "transformé" en braqueur de banques, au Rabbi Jacob d'Oury, à Gainsbourg... Hanna s'étonnant qu'un shérif porte une étoile et le vieux Moïshé s'exclamant :
-" Un Juif Shérif ?! C'est beau l'Amérique !".
Il y a la traversée de la petite ville de Peachy Poy... fallait oser !
La fraternisation avec les Pieds Noirs, des "colonisés", qui offrent aux enfants d'Israël des chants, des rires, des danses, du couscous, des merguez, le tout rythmé par du Macias et du Joe Dassin...
Au bout de la traversée vers l'Ouest, les Stern retrouveront les leurs à Chelm City : "ici, c'est oeil pour oeil, plomb pour plomb !" est-il écrit avec malice à l'entrée de la ville.
Moïshé retrouve son cousin Lévi qui a épousé la fille de Salomon Srauss ; ils se sont associés dans une affaire de pantalons pour garçons vachers...Vous avez di "Jeans" ? Comme c'est bizarre !
En attendant le cousin les invite tous dans son Shabbat saloon... le seul saloon Kasher de tout l'Ouest.
Le tout se termine sur la bar-mitsvah de Yankel et sur un "rodéo" festif...

Un album jouissif.
Le crayon d'Achdé et celui de Jul nous offrent un délire jubilatoire.
Ça fourmille de situations cocasses, de références, de clins d'oeil et de jeux de mots plus ou moins réussis.
Je n'ai pas eu l'impression qu'il n'y avait d'autre volonté que celle de se faire et de nous faire plaisir. Pas de prise de tête, on ne se prend pas au sérieux... on s'amuse !
Moi, je me suis amusé en regardant les excellentes planches d'Achdé, en lisant les bons mots de Jul dans cet album impertinent et facétieux.
Et lorsqu'on me raconte l'histoire de peuples aux cultures différentes, aux racines, à l'histoire et aux intérêts apparemment divergents, qui fraternisent dans la tolérance et le respect, quand on me parle de ces Juifs auxquels l'Amérique a accordé un droit de débarquer... comme ce ne fut hélas pas le cas pour ceux du Saint-Louis soixante-dix ans plus tard... je suis preneur !

Si même une mère juive n'arrive pas à caser Lucky Luke, c'est à désespérer. le cow-boy restera solitaire !
Une nouvelle aventure réjouissante du goy qui tire plus vite que son ombre, chargé cette fois de convoyer un trio pittoresque de juifs ashkénazes à travers the wild wild west.
Aussi farci de bon mots et de clins d'oeil qu'une carpe, on suit avec plaisir ce nouveau road trip thora, thora, thora !
Peut-être un peu moins cool que les albums fondateurs, à cause de son côté pédagogique, l'album souffre également de l'absence d'une véritable intrigue mais on pardonne beaucoup à Lucky Luke.

Tome 7 de la version Achdé & Jul d'après Morris.

Lucky Luke se voit confier une nouvelle mission. Il doit conduire une famille Juive à Chelm City.
Accompagné de Joly Jumper, il va donc faire une longue traversée aux côtés de Rachel Stern, Hanna, Yankel et Moïshé Stern. 4500 Km et chargés de caisses de livres (j'espère qu'ils sont inscrits sur Babelio) avec sur leurs traces, deux bandits.

Moins de têtes célèbres dans celui-ci mais des scènes cultes avec notamment et évidemment j'ose dire, la danse de Rabbi Jacob. Ou la chanson d'Enrico Macias revisitée qui donne "Ah qu'elles sont jolies les squaws de mon pays, zaï, zaï, zaï, zaï, zaï, zaï, zaï, zaï, zaï, zaï".

Donc celle-ci nous a fait un peu plus rire que la dernière.

Une aventure de Lucky Luke sympathique, notamment par ses nombreux clins d'oeil même si dans le fond, l'histoire est assez banale et classique : Lucky Luke escorte pour la énième fois des personnes et tombant toujours sur les mêmes obstacles (pont détruit, desperados, indiens, cavalerie ...). Donc rien de bien original mais cela reste plaisant à lire.

Un humour bon enfant, mêlant clichés de base et second degré plus érudit, sur les Juifs d'Europe de l'Est arrivant aux Etats-Unis. La "tribu perdue d'Israël" des Indiens Black Feet vénérant une torah du XIIIe siècle au milieu du désert américain, il fallait oser l'inventer ! Lucky Luke et Jolly portent un regard naïf sur les interdits religieux, c'est de bon goût et rafraîchissant dans le monde actuel. Enfants et parents y trouvent leur niveau de lecture et c'est antiraciste dans tous les cas.

Le retour est conforme à mes attentes, avec cette surprise d'une pointe d'amour avec Hanna. Que diable sa mère est trop présente, Luke aurait-il résisté à sa vie de cow-boy solitaire?

Hilarant ! Ce nouvel épisode des aventures de Lucky Luke s'inscrit dans la lignée humoristique propre aux aventures du cow boy solitaire !
L'arrivée de colons issus de la tradition millénaire dans le nouveau monde, donne lieu à une série de situations cocasses et de quiproquos.
Le talentueux auteur de Silex and the city, Jul, fidèle à son sens du jeu de mot, nous offre de nombreuses citations extrêmement drôles.
Il a su également rester fidèle à l'image du sympathique cow-boy solitaire sur qui l'on peut toujours compter.
Les dessins d'Achdé sont parfaitement dans l'esprit traditionnel de la BD qui nous accompagne depuis l'enfance.
Les auteurs nous font ainsi connaître un épisode peu connu du Far west que constitue la venue de colons juifs.
Un excellent résultat et un réel moment de plaisir . Idéal pour les après-midi d'hiver au coin du feu.

J'ai reçu cette BD pour Noel.
Ma première des aventures de ce valeureux cow-boy, et oui, je commence sur le tard, mais après tout vaut mieux tard que jamais.
J'ai passé un super moment. J'ai vraiment aimé les traits d'humour, qui intègrent notre époque à celle de Lucky Luke.
Expérience à renouveler, merci père noël.

Jul, créateur de "sex and the city" endosse le rôle du scénariste pour un premier tome de Lucky Luke. Son savoir-faire de dessinateur facilite le découpage et rythme l'histoire du convoiement de cette famille juive.

Moïshé, appelé "Double scalp" par les Indiens à cause de sa kippa, impose les interdits durant la traversée : pas de feu, pas de chasse... pour le lomesone cowboy, tandis que Rachel sa femme se révèle la reine de la carpe farcie.

L'humour juif est au coeur des péripéties et l'on rit de cette confrontation des mondes.