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Critique de BazaR


Premier contact avec Franz Kafka.
Quoique j'ai peut-être lu La Métamorphose à l'école. Si c'est le cas, désolé Franz, je n'en garde aucun souvenir.
Bon, on s'en fiche.

Selon la quatrième de couverture, Kafka lui-même aurait dit qu'il valait mieux pas associer ces deux nouvelles ensemble. La réaction chimique instable risquait de créer un incendie dans la bibliothèque et accessoirement de propulser le cerveau du lecteur hors de son logement naturel.
Ben il avait pas tort, selon moi. J'ai évité l'incendie mais ma cervelle a grésillé face à cette association : j'ai franchement détesté le Verdict et grandement aimé A la Colonie Pénitentiaire.

Le Verdict partait plutôt bien, avec cette relation épistolaire entre un homme qui a réussi en affaire et son ancien ami parti en Russie qui galère. Mais les relations venimeuses du jeune homme avec son père sont trop amères pour moi. Les envolées limite paranoïaques du père accusant son fils de tous les maux a déterré certains comportements d'un de mes proches parents qui avait un Alzheimer. le calme avec lequel le fils reçoit tout dans la gueule est impressionnant. Cependant il est impossible de décider si les accusations portées par le père sont véridiques ou pas.
On fleurte avec la folie et je déteste ça. La réaction finale du fils est pour moi totalement incompréhensible.

A la Colonie Pénitentiaire est autrement succulent. Il y a de l'absurde – horrible mais traité avec un humour second degré – dans ce militaire qui présente au voyageur sa machine à exécuter le coupable : une espèce de machine à écrire automatisée qui inscrit son message sur le corps du pauvre gars avec son sang pour encre. Au-delà de la mécanique, c'est toute la philosophie personnelle du militaire qui relève de l'ordre de l'humour noir. Sa conception de la justice (tout accusé est coupable ; la notion d'appel est une absurdité ; il est juge, jury et exécuteur, comme ça pas de problème) est effrayante, comme l'est celle de la peine digne des pires tortures. Mais le gars vous raconte ça avec un grand calme et une expression orale détendue et professionnelle, teintée de jouissance personnelle. Un décalage qui rappelle l'écart entre violence et dialogues des films de Tarantino. Franz Kafka utilise une enveloppe humoristique pour dénoncer des comportements odieux, une façon de faire très développée de nos jours par les humoristes de tous bords.

Un ressenti très contrasté donc.
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