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Critique de PhilippeCastellain


Un livre qui marque par la dureté implacable qui se dégage de ses lignes. Nous sommes en Chine, vers 250 avant Jésus-Christ, pendant l'époque des Royaumes Combattants. Comme son nom l'indique, le pays est divisé en une multitude de petits royaumes se livrant des guerres perpétuelles. Des bandes de pillards, des seigneurs de la guerre et des mercenaires débauchés parcourent les campagnes en ravageant tout sur leur passage.

Le narrateur, un jeune homme vivant dans l'une des cités encore debout, nous fait partager son quotidien avec un froid et total et détachement. Toujours les paysans s'échinent à entretenir leurs remparts. Si la ville tombe, il n'y aura que massacre et destruction, et nulle part où aller pour les survivants – eux-mêmes n'accueillent pas ceux des autres villes. Quand un nouveau seigneur de la guerre parait à l'horizon, il faut se hâter de lui faire allégeance, et accueillir ses soldats. Ces derniers se comportent en pays conquis. Si un objet leur convient ils le prennent, si une fille leur plait ils la violent, si un homme leur déplait ils le tuent. La brutalité règne en maitre. Il n'y a ni grâce ni pitié.

Un jour parait un nouveau seigneur. Il leur annonce qu'ils sont maintenant sujets de l'empereur, dont il est l'envoyé. Ses soldats sont différents. Disciplinés. Ils tendent une corde qui partage la grande place en deux. Au signal, tous les hommes situés à gauche de la corde sont pris, et emmenés de force. Ils ne savent pas pourquoi. Il n'y a ni grâce ni pitié : l'ordre règne en maitre. Après des semaines de marche, les hommes arrivent à leur destination : le chantier de la grande muraille…

Court, implacable et pourtant lyrique récit du passage de la violence généralisée à la violence en tant que monopole d'état, du tracé de la frontière entre monde civilisée et barbares, et de la naissance de la Chine administratrice et centralisée.
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