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Critique de batlamb


Un petit recueil au nom ironique puisque sa saveur se révèle bien plus amère qu'acidulée. Il est le fruit d'un auteur dont toute la vie d'adulte fut rongée par la tuberculose. Mort à 31 ans, Motojiro imprègne ses textes de la mélancolie du malade, dont la langueur particulière conduit à porter sur la réalité un regard d'une étrange acuité, parfois mêlé à un imaginaire morbide qui évoque entre autres « le chat noir » de Poe. Attentif aux textures, aux couleurs et aux jeux de lumière, Motijiro élabore de micros-univers dotés d'une profonde richesse sensorielle. Cette observation se fait dans un grand silence intérieur, comme assourdi à sa propre souffrance, pour écouter plutôt le mélange des voix du public et de la musique d'un concert, les miaulements intermittents des chats et jusqu'aux moindres nuances des chants des grenouilles et de leurs « bruits dans l'eau », comme aurait dit Bashô.

À partir de cette noyade sensorielle, le narrateur peut reconsidérer sa souffrance avec ambiguïté, entre revers de la beauté et « apothéose » tel le cerisier en fleur poussant sur un cadavre.
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