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Critique de Fransoaz


C'est en puisant dans ses souvenirs, en interrogeant les cartes postales jaunies, en explorant quelques rares photos ou en retrouvant des papiers administratifs que Ahmed Kalouaz va remonter le fil du siècle précédent pour deviner imaginer ou inventer l'existence de ce père aujourd'hui disparu.
Après une jeunesse en Algérie « sans école, sans jeux organisés, avec si peu de tendresse aussi », Abd el-Kader est engagé chez les tirailleurs algériens pendant le conflit de 39/45. Après un mariage par obligation, il arrive en France et suivant l'exemple de nombreux compatriotes, loue ses bras sur divers chantiers. « Vous partiez en exil dans l'euphorie, vers l'espoir, le rêve d'un argent amassé rapidement et vous vous levez chaque matin avec l'impression d'entrer ou de sortir d'un cauchemar. »
Il va trouver du travail dans la construction d'un barrage hydraulique afin de subvenir aux besoins de sa famille, venue le rejoindre en France, et qui s'agrandit année après année.
Ce livre est un hommage fort et éclatant au travail et à la vie modeste du père.
Il y a une puissance dans les mots de Ahmed kalouaz qui nous bouleverse, un hymne d'amour et de reconnaissance à ce père besogneux, et courageux. Abd el- Kader personnifie cette génération sacrifiée, qui s'est battu, a combattu, a supporté les privations et la misère afin que leurs enfants s'élèvent et gravissent quelques barreaux de l'échelle sociale.
Ahmed Kalouaz s'adresse directement à son papa en utilisant le « tu ». Il entame un dialogue (le premier ?) sans complaisance en évoquant l'incompréhension, la rupture qui divise ces deux générations. L'ancienne tournée vers le passé et le rêve du retour en Algérie et celle des enfants avides de modernité et qui veulent construire leur avenir en France.
Un beau témoignage plein de respect et d'amour, une réhabilitation de ces hommes exploités par les guerres et le travail.









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