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Critique de helhiv


helhiv
17 septembre 2017
Dans L'Amour de Phèdre, Sarah Kane sublime les caractères des héros antiques Phèdre et Hippolyte en les dépouillant de leurs attributs antiques. L'époque moderne permet à Phèdre d'accomplir sexuellement son amour pour son beau-fils Hippolyte. Ce dernier est ici un prince misanthrope qui s'ennuie de ne pas être son père.
Bien que Phèdre meurt tôt, conformément plus à Euripide qu'à Sénèque, ses actes - l'initiative de l'acte sexuel avec Hippolyte, le suicide et l'accusation - font d'elle avec cette version le personnage le plus tragique (dans les versions antérieures Hippolyte lui dispute ce rôle - il reste cependant ici le personnage central). Son sacrifice et surtout son accusation sont des actes d'amour envers Hippolyte. Celui-ci les comprend et les acceptent car ils lui apportent ce dont il avait besoin pour sortir de l'ennui de sa vie.
Sarah Kane introduit une fille de Phèdre, Strophe, qui symétrise le drame et banalise l'inceste dans cette famille royale. L'autrice introduit aussi d'autres rôles annexes, et Thésée lui-même n'est que l'instrument final du destin d'Hippolyte. Cependant cette dernière scène (complètement gore) du supplice d'Hippolyte ne m'a pas convaincue. de même, j'ai trouvé la pièce trop courte (ce qui est renforcé par le fait que Phèdre meurt vite). Une confrontation entre Thésée et Hippolyte (voire entre Thésée et Strophe avnat la fin) m'a vraiment manqué pour apprécier pleinement cette version ultra-moderne.
Par sa violence et la crudité du texte, Sarah Kane humanise définitivement les personnages du mythe et lui donne une force actuelle sans référence antique.
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