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Critique de MarcoPolo85


Partir de chez soi, parce que la patrie qui vous a vu naître n'offre aucun d'espoir de vie décente pour un être humain;
Partir, parce que l'on croit, qu'à côté, la vie est meilleure, que l'on peut faire la fête, que les filles sont faciles;
Partir aussi, parce que chez soi, c'est la prison à ciel ouvert, que la liberté se trouve forcément de l'autre côté.

Et une fois que l'on a franchi la frontière, est-ce vraiment le bonheur?

Kapllani nous dit crûment que oui quand, lui-même, quitte l'Albanie : une nation de méfiance, de peur, de corruption, de délation et à l'avenir peu encourageant.
Soulagé, il l'est quand il tourne le dos à la terre qui l'a vu naître.
Mais craintif, tout à coup dans le territoire qui le reçoit (ou plutôt qui le récupère). L'albanais n'est pas le bienvenu en Grèce. Là-bas, on aime l'étranger qui a des sous. On sourit à l'américain qui essaie de parler le grec avec un accent, mais on ne sourit pas à l'albanais.

Celui-ci (et tous les migrants du monde entier d'ailleurs) fait peur. Il est pauvre, mal habillé et il bouleverse les équilibres locaux. Et il le sait parfaitement. Alors, il se fait tout petit, il accepte n'importe quel métier. Il se fait humilier.

Kapllani signe ici une sorte de petite philosophie de la migration, efficace mais pathétique, qu'il a vécu au début des années 90.
Dans ce livre, vous êtes vraiment dans la peau d'un immigré.

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