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Critique de YvPol


Sur des thèmes lourds, Rene Karabash écrit un texte pas aisément abordable mais qui, une fois que l'on a fait l'effort d'y entrer, révèle toute sa force et sa beauté. Il faut aimer ou se laisser séduire par l'absence de ponctuation -sauf la virgule-, par l'art du contournement qui consiste à ne pas aller par le chemin le plus direct pour décrire un fait. C'est joliment fait, souvent très poétique -la mise en page participe de cette sensation de poésie.

Ce n'est pas léger, Rene Karabash y aborde les traditions violentes et patriarcales albanaises "ici, il y a beaucoup d'hommes qui meurent, c'est l'impôt du sang, tout tourne autour du Kanun" (p.29), où le droit des femmes n'existe pas, où la seule manière de vivre libre lorsqu'on est femme est de devenir une ostaïnitsa, un homme quoi. Sinon, elle se soumet aux hommes et au Kanun : "il en a toujours été ainsi, à l'époque turque, au moment des occupations, durant la Première et la Seconde Guerres mondiales, aujourd'hui et demain, le Kanun ne connaît pas les lois du temps, ma fille, je ne veux pas t'entendre, le mariage est un marché, l'amour est une faiblesse, le mariage ne peut pas être défait une fois qu'il a été conclu, donc, fais preuve d'intelligence" (p.50). Et que penser des sexualités autres que l'hétérosexualité qui ne sont même pas envisagées ?

Le roman est dur, fort et beau. Bekia est un personnage qui ne se laisse pas faire, qui marque durablement les esprits des lecteurs.

Rene Karabash est bulgare, et tradition chez Belleville, l'illustratrice de la couverture, Teodora Simeonova, l'est aussi.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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