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Critique de fabiennecolombet



Que dire de la lecture de ce livre dont j'espérais tant ? L'histoire se déroule à Homs où la jeune Salama débute ses études de pharmacie quand le printemps arabe embrase la Syrie (en 2011) et bouleverse sa vie.
Premier roman d'une non littéraire puisque l'auteur est pharmacienne de profession. On retrouve de multiples maladresses qui ont failli me faire tomber le livre des mains bien des fois. L'absence de contexte historique précis est la plus frappante. Il ne suffit pas d'indiquer en une phrase « printemps arabe et Syrie » pour enraciner un roman, pour le contextualiser et lui donner une crédibilité historique. La seconde qui m'a gênée est l'incapacité à restituer une ambiance, une atmosphère de guerre en dehors des blessés qui arrivent à l'hôpital et qui bien souvent meurent. Les actions sont trop souvent narratives, presque informatives « Une bombe a explosé, un immeuble s'est effondré… ». le pathos est mis sur l'hôpital où la souffrance est exacerbée. Hors de lui, aucune vie. La troisième difficulté est le peu de personnages principaux et qui manquent d'ailleurs singulièrement de consistance : Salama et Kenan (les héros), Layla (belle-soeur de Salama), Khawf (création du subconscient de Salama qui assure sa protection) et les personnages secondaires le docteur Ziad, Yusuf et Lama (frère et soeur de Kenan). le dernier écueil, enfin, c'est la romance qui envahit toute l'oeuvre. Elle a 18 ans, il en a 19 mais sont déjà adultes, vu le contexte. J'avais l'impression d'une littérature jeunesse.
Et puis le roman bascule, fin du chapitre 20 et surtout chapitre 21 (moitié du livre) dans le factuel historique et la temporalité inexistantes jusqu'alors : le massacre de Karm al-Zeitoun puis l'usage du gaz sarin sur les civils. J'ai été prise aux tripes. Cette seconde partie est une lutte pour la survie en 10 jours avec, en point d'orgue, la chapitre 29 qui m'a aussi bouleversée par une révélation inattendue.
Une lecture particulièrement mitigée donc d'une oeuvre dont l'ambition (sensibiliser et informer le plus de monde possible sur le drame des Syriens sous la dictature sanguinaire de Bashar al Assad) semble avoir un peu excédé le jeune talent d'une auteur pleine de bonnes intentions mais parfois démunie du savoir-faire littéraire.
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