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Critique de boudicca


Après un premier tome enthousiasmant, Gabriel Katz clôt son diptyque « Aeternia » avec un second volume de très bonne facture mais légèrement moins captivant que le précédent. Cette fois l'heure de l'affrontement a véritablement sonné entre les disciples du culte de la Grande Déesse et les adorateurs d'Ochin venus porter la « bonne parole » dans la cité de Kyrénia : d'un côté une institution séculaire rongée par la corruption dont les membres ne pensent plus qu'à s'enrichir ; de l'autre un culte ayant pour lui l'attrait de la nouveauté mais dont les ministres font preuve d'au moins autant de cynisme et d'ambition que leurs rivaux. On suit une fois encore plusieurs protagonistes ce qui nous permet d'avoir une vue d'ensemble des intrigues fomentées par les deux camps. Comme dans le précédent opus c'est Desmeon, le guerrier crâneur et insouciant, qui tire son épingle du jeu, le personnage se révélant plus complexe et plus attachant que ne le laissaient croire ses premières apparitions. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et certains parviennent même à surprendre, se révélant moins caricaturaux et plus profonds que prévus. Les dialogues sont quant à eux toujours aussi réussis, quoiqu'un peu moins légers que dans le précédent tome : la plupart des répliques font mouche et l'humour est heureusement toujours présent même si plus discret.

Le premier tome comportait déjà son lot de scènes tragiques mais « L'envers du monde » est encore plus dramatique si bien que ceux qui apprécient d'ordinaire les « happy-end » risquent d'être un peu déçus. L'auteur ponctue son roman de nombreux rebondissements rarement imprévisibles mais néanmoins saisissants pour le lecteur qui ne s'attendait peut-être pas à ce que le sort de tel ou tel personnage soit scellé de façon aussi brutale. On devine cela dit assez vite où l'auteur veut nous emmener si bien qu'on est jamais véritablement surpris ou choqué par ses révélations qui manquent parfois de finesse. le final est pour sa part un peu frustrant car il laisse plusieurs choses en suspend : les motivations de certains personnages ne sont pas toujours bien explicitées et certaines révélations ou confrontations qu'on attendait avec impatience depuis la fin du premier tome n'ont finalement pas lieu. L'auteur se garde bien une fois encore de proposer une vision purement manichéiste du conflit opposant ces deux cultes ennemis. Les religions en prennent d'ailleurs assez souvent pour leur grade, de même que le « peuple » en général, fustigé pour son ignorance crasse et sa passivité devant les manipulations peu subtiles des puissants pour les maintenir dans un état de soumission permanent.

Un second tome légèrement en dessous du précédent mais malgré tout très divertissant. Sans être vraiment originale, l'intrigue se tient relativement bien et c'est avec intérêt qu'on suit le parcours des différents protagonistes dont la plupart sont suffisamment attachants pour nous faire passer un agréable moment de lecture.
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