Poser la tête sur une épaule solide, putain, ça lui fait du bien à cette pauvre tête! Ensuite vient le bras, qui t'entoure, qui t'enveloppe. C'est cela le rêve quand ça va pas fort: se sentir enveloppée. Fermement, et doucement à la fois. Serrée et caressée. Parce-qu'au bout du bras, il y a la main, les doigts, aptes à tant de délicatesses...
C'est sans doute pour cela que j'ai du mal à rire avec les rieurs, l'humour n'est pas mon fort, et le noir me va bien. J'ai une aptitude à sentir la souffrance,surtout quand elle se cache.
J’ai eu envie de pleurer. Je ne voulais pas que cette histoire se termine ainsi, ce n’était pas possible, je l’aimais trop. Je ne sais pas si ce que je vivais était vraiment de l’amour, l’amour normal que vivent les autres, j’ai trop peu d’expérience en ce domaine, mais je vivais ces émotions comme un fou. Avec la violence de ce que l’on appelle un coup de foudre.
A cause de moi, surtout. Qui comprenais maintenant qu’on ne sort pas indemne d’une histoire dont les premières lignes ont été écrites. On ne peut décider de tout effacer comme s’il ne s’était rien passé et que l’on était seul au monde. Le passé se venge un jour ou l’autre.
Chacun a le droit de s’amuser à sa manière, bien sûr. Mais j’ai toujours pensé que l’humour nous sert à oublier la mort. Il n’est nul besoin d’un clown triste (le clown triste n’est qu’une caricature) pour deviner les angoisses qui donnent aux allégresses leur fureur.
Ce sont les incertitudes et le hasard qui nous fatiguent; se glisser dans un rituel est très reposant pour l'esprit . La vie se coule enfin dans un moule d'évidence . Avec juste ce qu'il faut de dépassement de soi, car nous sommes tous des Prométhée incurables .
Sans doute qu’il n’y a plus personne qui rêve, je suis la seule, la dernière ; le romantisme et la poésie sont morts.