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Critique de Malivriotheque


Gimpei est un homme qui aime les femmes. Tellement qu'il suit celles qu'il trouve les plus belles, celles qui éveillent son intérêt...

Je commence à ne plus supporter Kawabata. Pour sublimer la Nature, il fait partie des meilleurs. Mais dès qu'on touche à l'humain, on tombe dans une espèce de contemplation hyper auto-centrée du devenir d'un homme - sa mort, sa sexualité, son rapport aux femmes. Kawabata est certes un homme de son temps, il faut donc savoir remettre en contexte la vision masochiste et archaïque de la femme véhiculée dans ses romans (qui n'a strictement rien d'un hommage), mais l'objectification qu'il fait d'elle est juste insupportable. La description poussée et intime du corps féminin, l'attraction qu'il provoque, les désirs qu'il éveille, souvent dérangeants et malsains... C'est bien le deuxième cerveau d'un homme qui est aux commandes de l'écriture et c'est lourd. Parce qu'on est en 2019. Que c'est du harcèlement. Mais aussi parce que ça tourne à l'obsession. le tout est présenté sans passion, sans sentiment affectif presque, juste des élucubrations philosophiques et introspectives en mode analytique.
Et puis dans les romans de Kawabata, de fin il n'y a guère. C'est fait exprès, c'est son style, c'est une part de son identité qui le distingue d'autres écrivains. Lui et certains essayistes arguent que ça donne des fins ouvertes qui laissent le plaisir au lecteur d'imaginer la suite. Moi ça me laisse toujours pantoise, comme si on me fermait la porte sur la tronche dans un claquement violent au ras du nez, me décoiffant les cheveux qui viennent atterrir sur mes paupières fermées.
Ouais, vous voyez l'image quoi. Alors moi je dis non. Et je vais même dire stop, plus de Kawabata !

Je vous laisse apprécier le passage, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase :

"Mais elle reviendrait avec son chien, chaque jour, gravir la pente de la colline, sous les frondaisons des gingkos. Maintenant au moins, il avait cette assurance... Ah ! Pouvoir la contempler, bien dissimulé quelque part sur le petit tertre. Cet espoir tout neuf l'arracha à ses idées de violence. Plus calme maintenant, il imaginait, sur le tertre, la fraîcheur de l'herbe où il s'étendra, absolument nu... Et la jeune fille, pour l'éternité, monte vers lui... Quelle indicible extase...!"
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