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Citations sur Le Lac (26)

« Tu croises un être. Lui va dans un sens et toi dans l'autre. »
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Un secret que l'on garde est plein de douceur, plein de gaité. Arrive t-il à transpirer, il devient un démon assoiffé de vengeance.
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Par intermittences, depuis quelque temps, lui revenait une vision d'éclairs au-dessus du lac. Toute la surface s'embrasait fugitivement, pour ne laisser subsister, sur la berge, que le chatoiement des lucioles. Leur présence n'appartenait peut-être qu'à l'hallucination.
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Il y a quelque chose de morbide dans cette idée d'une amie pour qui l'on a aucun secret. Ce n'est qu'une façon puérile de déguiser sa propre faiblesse. La totale absence de secret peut se concevoir pour de purs esprits, ou des êtres diaboliques.
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Le lendemain soir, il ne put s'empêcher d'essayer de revoir l'adolescente, sur la côte bordée de gingkos. Comment, pensait-il, lui aurais-je porté préjudice, elle qui dans son innocence n'avait même pas remarqué mon manège...Autant gémir sur le vol des oies sauvages. Autant regarder, au loin, le cours éblouissant du temps qui passe. Gimpei savait-il seulement s'il vivrait encore le lendemain ? Et la beauté même de la jeune fille ne serait pas éternelle.
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La jeune fille demeurait indifférente. Elle repartit, avec son chien, escalader le tertre, à l'extrémité de la route, foulant aux pieds l'herbe tendre. Venant de la direction inverse, apparut un jeune homme, un étudiant. Gimpei crut défaillir de stupeur quand il vit la jeune fille tendre le bras, prendre la main de l'étudiant. Ainsi, sous couleur de promener le chien, c'était vers ce rendez-vous qu'elle se hâtait !
Et c'était l'amour qui faisait si chatoyants, si mouillés, les yeux noirs de la jeune fille. La brusquerie de la découverte avait assommé Gimpei. Les yeux se changèrent en un lac noir :
"Je voudrais nager dans la limpidité de ces yeux, me plonger tout entier dans ce lac de ténèbres."
Etrangement enlacés, l'adoration et le désespoir s'abattaient en même temps sur lui. Accablé, il reprit sa marche, puis à son tour gravit la butte et se coucha dans l'herbe pour regarder le ciel.
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A l'une des extrêmités des passages souterrains, ne se voyaient maintenant que des épaves humaines, vautrées ou recroquevillées à même le sol et, eût-on dit, installées là à demeure. Certains de ces malheureux, une hotte de chiffonnier en guise d'oreiller, s'étaient fait un lit d'un sac à charbon vide, ou d'une natte de paille, tandis que les plus "aisés" conservaient à portée de la main leur balluchon. Spectacle classique d'un ramassis de sans-logis. Totalement indifférents aux passants, ils ne levaient même pas les yeux, ne rendaient pas le regard qu'ils ne sentaient plus se poser sur eux. On en arrivait à envier ceux de ces misérables qui s'étaient endormis sans attendre. Un couple jeune reposait tranquillement, la tête de la femme sur les genoux de l'homme, lui penché sur son dos à elle. Même dans un train, la nuit, il eût été difficile de retrouver l'emmêlement de ces deux corps endormis. On aurait dit deux moineaux, chacun la tête enfouie au sein du plumage de l'autre. Ils n'avaient pas trente ans. Gimpei s'arrêta pour les regarder : ce n'est pas commun, un couple de vagabonds.
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Et tandis qu'il marmonnait, tout au fond de son propre coeur rougeoyait comme une flamme trouble. N'était-ce pas parce qu'il ne savait quoi en cette femme l'y incitait, qu'il l'avait suivie ainsi ? N'étaient-ils pas habités par les mêmes démons ? Il savait, par expérience, que ce genre de faits est possible. A la pensée que Miyako et lui pussent être semblables, il éprouva une sorte de transport, et son regret fut amer de ne pas avoir relevé l'adresse de la jeune femme.
Bien sûr, se voir suivie par Gimpei avait dû l'effrayer. Mais n'en ressentait-elle pas, en même temps, ne fût-ce à son propre insu, une volupté lancinante ? Est-il possible, pour un être humain, d'éprouver un plaisir qui ne soit en rien partagé ? Lui, Gimpei, parmi toutes les jolies femmes qui vont à travers la ville, n'avait-il pas reconnu Miyako, tout comme celui qui se drogue identifie un autre drogué ?
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Il n'existait pas de mots, lui semblait-il, qui pussent rendre l'éclat des yeux en amande de Machié ; et il dessinait sur ses propres paupières, avec le pouce et l'index, la vivante forme d'un poisson, minuscule et parfait. Tout en marchant il répétait ce geste, environné d'une musique paradisiaque.
"Je naîtrai une seconde fois, jeune à nouveau, avec des pieds séduisants. Tandis que toi, il te suffit de demeurer toi-même. Ensemble, nous danserons les figures d'un ballet resplendissant !"
Il parlait tout haut dans son enthousiasme. Le tutu long de la jeune fille ondoyait, tournoyait.
"Comment cela peut-il exister, une aussi exquise infante ! Elle appartient à une bonne famille, très certainement. Mais une telle perfection ne saurait durer plus longtemps que l'âge de seize ans, dix-sept ans à la rigueur..."
Pour Gimpei, le moment parfait incarné dans l'adolescente ne pouvait être qu'éphémère. Et quel secret, quand les autres jeunes filles ont si tôt fait d'ensevelir, sous la poussière des manuels scolaires, le subtil parfum du bouton à peine éclos, conférait à celle-là sa beauté, son inégalable perfection ? Quelle lumière, propre à elle seule, lui donnait ce rayonnement, cette transparence ?
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"Dis-moi...tu sais que tu as une voix très belle ?
- Moi ?
- Oui...Tu te tais et on l'entend encore, on voudrait qu'elle dure toujours...Comme si, de l'oreille, elle allait jusqu'au fond du coeur. Le pire criminel se sentirait fondre en t'écoutant.
- Mais...comme toutes les autres filles...
- Non, pas du tout. Le tienne est pleine de tendresse, de nostalgie. Une voix très belle, douce et claire. Et ce n'est pas non plus une voix de chanteuse. Je parie que tu aimes quelqu'un ?
- Non, hélas !
- Ecoute, cesse de me frotter le crâne, quand tu parles, cela me gêne pour t'entendre."
Les doigts de la jeune fille s'immobilisèrent. Elle dit avec embarras :
"Vous me troublez. Je ne saurai même plus quoi dire.
- Ah ! Comme la voix d'un ange. Deux mots au téléphone, et on voudrait ne jamais l'oublier."
En vérité, il était au bord des larmes. Le son de cette voix, comme la caresse d'une main chaude, bienfaisante, le faisait défaillir de bonheur. Est-ce cela, la voix de la femme éternelle ? La voix de la mère, qui est toute pitié ?
"D'où es-tu ?" demanda-t-il.
La jeune fille ne répondit pas.
"Du ciel ? Du paradis ?
- Ah ! je suis de Niigata.
- La ville même ?
- Non, une bourgade dans le département."
Sa voix hésitait, s'amenuisait.
"Le pays de la neige ! C'est pour ça que tu es si jolie.
- Mais je ne le suis pas.
- Si. Mais ta voix surtout. Jamais je n'ai entendu quoi que ce soit d'aussi beau."
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