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Critique de Christian_Attard


Claude Kayat est né à Sfax en 1939, dix sept ans avant moi. Mais nous restons, lui comme moi, très attachés à cette ville de Tunisie. Si beaucoup de romans de Claude se situent à Sfax, « L'armurier » voit son action se dérouler en plein coeur des fraîchement créés USA !
Son personnage principal est un armurier en pleine réussite, flanqué d'une épouse cupide. Dans cette Amérique où l'on se tue si allègrement, ses affaires roulent sur l'or jusqu'au jour où ses états d'âme le rattrapent et qu'il prend conscience que sa vie n'a jamais correspondu à ses aspirations profondes. Notre armurier est poète, porté à aimer son prochain tout autant que la belle Jessica.
Mais que peuvent faire Shérifs, hors-la-loi, militaires et indiens, Nord et Sud sans armes performantes ?

Cette fable qui prend forme de farce, ressemble certes beaucoup plus à une pièce ou à un film burlesque qu'à un roman. Mais derrière la caricature, on reconnait toujours et encore les maîtres du monde à l'oeuvre. Intérêts financiers, pouvoirs, esprit de conquête ne quittent pas notre actualité. Plus que jamais, les armuriers dirigent un monde qui laisse toujours moins de place à l'amour de son prochain comme à la poésie. D'apparence plus policée, notre époque n'en reste pas moins une productrice d'armes toujours plus inventives, toujours plus meurtrières. L'homme moderne malgré quelques institutions rassurantes, continue à massacrer son prochain rendant « L'armurier » d'une acuité intemporelle.

Si j'ai aimé la fin de ce livre mettant en relief l'inversion des valeurs et l'hypocrisie de nos dirigeants, j'ai moins accroché au style. Cependant, n'est-ce pas la force de cet essai sur nos barbaries passées, présentes et futures ? Car plus qu'une farce accessible à tous, ce livre est aussi la description d'un éveil, d'une prise de conscience sociale. Et l'histoire nous a montré comment finissent ceux qui un jour se sont réveillés, les Martin Luther king, Gandhi, Kennedy, Lennon
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