Citations sur Juste une semaine (16)
– Si je résume ce que vous me dites, madame Duval, vous êtes pâtissière, n’est-ce pas ?
Sa patiente hocha la tête.
– Vous êtes pâtissière, donc. Vous êtes hospitalisée parce que vous aviez trop de sucre dans le sang. Vous êtes en train de m’expliquer que les médecins ne vous ont jamais dit que le caramel était du sucre et ne devait pas être mangé avant la piqûre d’insuline.
Elle acquiesça de nouveau, et Charlotte prit une grande respiration. Plus que cinq heures à tenir, se rappela-t-elle.
De prime abord, on voyait surtout son côté sérieux. Ses lunettes à grosses montures noires lui donnaient un air studieux et plus âgé. Il était discret, calme et compétent. Un rêve de médecin, et Charlotte ne parlait même pas de son physique. La patiente avait beau ne pas avoir tous les neurones dans le bon sens, elle restait capable de discerner la beauté chez un homme.
Il avait le charme de Bradley Cooper, des cheveux blonds indisciplinés, de magnifiques yeux bleus, un nez droit et des lèvres pleines. Le tout était de savoir si le reste allait avec son visage d’apollon.
– Et comment tu te sens ? demanda-t-elle, inquiète.
– Sou-la-gée ! ! ! ! ! ! s'exclama son amie. Je n'aurai plus à supporter que ce con libidineux me reluque à
chaque fois que je me croise.
– Tu ne te lèves pas ?
– C'est-à-dire après le spectacle que je viens de voir, j'aurais du mal à expliquer à Sophie l'État de
bas-ventre.
Charlotte sourit. Elle n'était pas peu fière de l'état dans lequel elle le mettait.
– OK. Je te laisse… dégonfler, ajouta-t-elle en riant.
Et je me suis rendu compte que je voulais virer ma pseudo-cellulite à cause d'un connard d'ex qui
m'avez fait une remarque.
Perdue dans ses pensées, elle observait les arbres de l'autre côté de la rue.
– Et tu en as conclu ? lui demanda-t-il, le rire dans la voix.
– Les rapports sexuels dans le noir.
Il la dévisagea avec perplexité.
– Comme ça, pas besoin de se soucier de la cellulite !
Il s'esclaffa.
– C'est quoi les « couilles » ? demanda Sophie qui avait semblé trop intéressée par la collection de dessous
de verre de Marguerite pour l'écouter.
Alors que Marguerite ouvrait la bouche pour répondre, Charlotte la coupa dans son élan :
– c'est quelque chose qui te sera utile… ou pas plus tard. Ce n'est pas important pour l'instant.
Mathias leva la main pour la stopper et soupira.
– Je peux déduire de tout ton… (Il fit un geste de la main.) De tout ton bla-bla ce n'est pas toi qui l'as
mis dans le panier.
Charlotte prit un air outré.
– Moi ! s'exclama-t-elle. Jamais de la vie !
– Jamais de la vie quoi ? ironisa-t-il. Jamais de la vie, je n'ai de relations sexuelles ? jamais de la vie,
j'utilise des capotes ? jamais de la vie, j'utilise…
Il attrapa la boîte pour la regarder.
– J'utilise des préservatifs fluorescents ?
Charlotte se retint de lui prendre le paquet des mains. Ils vendaient sa super marché ?
– Charlotte, rétorqua-t-il avec froideur. Ne fait pas d'efforts particuliers pour moi, car je n'en ferai pas
pour toi. Si tu est là, c'est pour les enfants, alors ne t'occupe pas de moi. Chacun s'occupe de ses affaires
et ce sera une semaine parfaite.
– Excusez-moi, mais je vais devoir crier, les prévint-elle en se tournant vers eux. Mme Lacroix, où
avez-vous mis vos appareils la dernière fois ? hurla-t-elle à l'oreille de celle-ci. Sa patiente lui adressa un regard interloqué.
– Comment ça j'ai froid ? Mais non, je n'ai pas froid ! Je ne veux pas d'une couverture, je veux mais appareils !
Charlotte eut une envie irrépressible de se taper la tête contre le mur.
Dans ses rêveries, il était question de jeter toute prudence aux orties et de s’offrir une relation purement sexuelle avec un homme peu causant.