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Critique de marina53


Cornouailles, septembre 1947. le révérend Samuel Bott de St Sody reçoit, comme chaque année, la visite de son confrère Gerald Seddon de St Frideswide. Des vacances ensemble que les deux amis de longue date apprécient énormément. Or, cette année, l'habituelle partie d'échecs coupera court car le révérend Bott doit s'atteler à une tâche qui lui cause de la peine : il doit écrire une oraison funèbre. Plusieurs personnes ont malheureusement trouvé la mort lorsqu'un gigantesque morceau de falaise s'est effondré dans une crique, détruisant l'hôtel de Pendizack, ainsi que les jardins et les écuries...
Le mois précédent, l'hôtel Pendizack affiche complet, au grand plaisir de Barbara Siddal, la propriétaire qui tient d'une main de maître son établissement tandis que son mari, Dick, n'en fout pas une, passant son temps dans l'ancien placard à chaussures reconverti en chambre, où s'accumulent d'ailleurs toute la papeterie et les courriers. A-t-il seulement ouvert la lettre du géomètre Bevin le mettant en garde contre les fissures apparues au sommet de la falaise et qui menacent de s'élargir ? Aujourd'hui, comme tant d'autres, Dick Siddal croule sous les rochers...

Un terrible drame s'est produit dans les Cornouailles, cet été de 1947. L'hôtel de Pendizack croule sous des tonnes de rochers et avec lui nombre de résidents qui avaient décidé d'y passer quelques jours. Si l'on déplore de nombreux morts, l'on sait aussi que certains ont eu la vie sauve. Qui, parmi toutes ces personnes, ont eu cette chance ? L'intraitable veuve Cove et ses trois filles ? L'irascible chanoine et sa fille, d'apparence un peu folle mais surtout apeurée ? le couple Paley, en deuil de leur enfant, qui peine à dialoguer ? L'excentrique écrivaine et son chauffeur gigolo ? le couple Gifford, dont madame se dit malade et ne quitte pas la chambre, et leurs quatre enfants ? L'intendante, acariâtre et médisante ? La femme de ménage, lumineuse et généreuse ? Ou bien Barbara Siddal, la propriétaire qui règne en maître aussi bien sur l'hôtel que sur sa famille ? Avec toute cette galerie de personnages, particulièrement hétéroclite, délicieuse et haute en couleurs, Margaret Kennedy nous promet ainsi d'agréables surprises, des retournements de situations inattendus, des révélations et des transformations, des crêpages de chignon, des coups de coeur et des coups de gueule. Puisque, chacun, au fil des jours, va peu à peu se révéler et se dévoiler sous son vrai jour. Tout en subtilité, avec une pointe d'humour, parfois d'ironie, elle tisse, à l'aide de courriers, pensées et journal, un roman choral exaltant, habile, malicieux et mordant, avec en toile de fond, une Angleterre encore marquée par la guerre.
Une tragi-comédie jubilatoire...
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