AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Selias


Immersion dans l'Islande du 19 ème siècle, rustre, sauvage, inhospitaliere. Agnès Magnusdottir, jeune paysanne, est accusée d'un double meurtre avec deux autres personnes, elle a été condamnée à mort. En attendant que la sentence soit exécutée, elle est envoyée dans le nord du pays, dans une famille de fermiers qui doivent l'accueillir jusqu'à son exécution. Les fermiers, leurs filles et les voisins immédiats ne sont pas rassurés de devoir côtoyer une criminelle. Agnès, d'abord mal accueillie, finit par acclimater la mère et l'une des filles qui finissent par la prendre en pitié. Agnès reçoit les visites d'un pasteur qui doit l'accompagner, spirituellement, jusqu'à la fin. Au fur et à mesure, la parole d'Agnès se libère, et elle commence à livrer sa version des faits et parler de sa triste vie.
Abandonnée par sa mère à l'âge de 6 ans, elle n'a jamais connu d'amour et de tendresse. Placée dès l'enfance comme journalière dans des fermes, maltraitée, méprisée, abusée. Elle s'attache à une fermière qu'elle considère comme sa mère et qui meurt en couches sous ses yeux..Sa misérable existence se résume à des places successives dans des fermes où elle connaît le froid, la faim, le manque d'hygiène , elle vit dans des conditions atroces, allant jusqu'à manger du suif de bougie et à machonner du cuir pour tromper sa faim. Sa courte vie n'est que douleur, malheur . Dans ce pays où la rudesse du climat n'a d'équivalent que la brutalité des habitants : paysans, pecheurs, chasseurs, ignares, rudes, superstitieux qui sont sans empathie pour plus faibles qu 'eux.
J' ai été suspendue aux lèvres d'Agnès, à mesure qu'elle livrait sa vérité, espérant qu'elle n'avait pas commis l'irréparable et qu'elle serait graciée, au final.
Ce roman m'a permis de découvrir la vie âpre en Islande à cette époque chez ce peuple confronté aux éléments :mer, vent, froid glacial, neige, manque de nourriture et qui vivent dans des maisons en tourbe mal isolées, élevant des moutons, pêchant la baleine, chassant les animaux sauvages, les phoques pour leur viande et leurs peaux. Une vie dure toujours sur le fil du rasoir.
L'auteure a admirablement dépeint cette atmosphère et ces gens. La fin du roman m'a émue aux larmes. J'ai pleuré sur cette vie misérable, perdue et trop courte.
Commenter  J’apprécie          310



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}