AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Fortuna


Gilles Kepel analyse la montée de l'islamisme en France dont les attentats sont la marque violente à partir des évènements de 2005. A l'automne 2005 ont eu lieu pendant plusieurs semaines des émeutes dans les banlieues parisiennes suite à la mort par électrocution de deux jeunes poursuivis par la police puis le « gazage » d'une mosquée. Il y voit l'élément déclencheur de la prise de pouvoir d'une jeunesse mise à l'écart, troisième génération issue de l'immigration post-coloniale, peinant à s'intégrer dans une société minée par le chômage des jeunes, se raccrochant à la défense d'un honneur bafoué, défendant une identité communautaire islamique. Dans un contexte international marqué par le conflit palestinien, la montée d'un totalitarisme islamiste, Daesh, la volonté de revanche contre l'Occident et Israël, et l'accès illimité aux réseaux sociaux qui permettent un endoctrinement facile.

A partir de l'affaire Merah jusqu'aux massacres de Charlie hebdo et du Bataclan, on assiste à un véritable passage à la violence, l'appel à la guerre sainte, relayé dans certaines mosquées françaises, avec la création de véritables territoires dédiés au djihad. Liens maintenus et encouragés par des réseaux à l'étranger, certains exerçant leur violence sur place d'autres préférant s'exiler. Utilisant tous les moyens de propagande, brandissant l'islamophobie pour se victimiser et entrainer un repli sur soi de la population musulmane, les islamistes gagnent du terrain alors que s'effondre le parti socialiste et que le front national fait des adeptes. Et que la classe politique est dépassée.

L'intérêt de cet essai, écrit juste après les attentats meurtriers de 2015, est de mettre en relation des évènements, des phénomènes, qui permettent de mieux comprendre l'actualité et ses enjeux et surtout d'apporter un début de réponse, même fragile, pour enrayer le retour de cette barbarie, dont les pays occidentaux sont loin d'être les seules victimes. Nos armes, même si elles peuvent sembler dérisoires, ne peuvent être que la qualité de l'instruction puis de l'enseignement universitaire pour déjouer les pièges des prêcheurs de haine ainsi qu'une meilleure formation de nos dirigeants et un travail de fond avec les spécialistes de l'islamisme contemporain.
Commenter  J’apprécie          310



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}