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Critique de florencem


J'ai longtemps hésité à mettre une note de deux ou trois sur cinq. Un choix difficile en soi car d'une part, j'ai eu l'impression de passer à côté du livre vu les critiques très positives de la presse et des lecteurs américains, sans compter le fait qu'une majorité du livre est pour moi une petite merveille. Mais le problème étant que c'est l'oeuvre dans sa globalité que je "juge".

Il faut bien attendre une centaine de pages avant que quelque chose ne se produise. Un temps long, très long. J'ai eu du mal à savoir où nous allions, ce qu'il se passait, quelle était la relation entre les passages de 1996 et ceux de 1984... Et puis enfin, l'explication arrive. Je n'avais pas lu le résumé et je pense que c'est une bonne chose car en le lisant maintenant de un, il nous en apprend beaucoup trop, et de deux, certains éléments ne sont tellement vrais. Bref, arrivée au quart du roman j'ai commencé à m'intéresser un peu plus à l'histoire.

Mais voilà, autant les passages de l'enfance de Bill, sa rencontre avec Rick, le déclic qu'il a eu face aux animaux, sa situation familiale, le milieu où il a grandi sont intéressants, autant les passages de 1984... Je les ai trouvé pénibles. Pour être franche, j'ai même fini par les lire en diagonales. Ils n'apportent pas vraiment grand chose pour moi. On comprend très vite, sans eux, que Bill a eu une jeunesse violente et avec pas mal de coups durs. Sa relation avec Rick est suffisamment détaillée et explicite au moment de leur enfance. Les personnalités sont bien définies et il n'y a eu aucune surprise de les voir plus tard. Rick est instable, trop dans l'émotion, ne réfléchit pas, est prompt à la violence. Bill est plus effacé, plus contemplatif, plus calme. Il se laisse prendre au jeu et aux situations. Il subit beaucoup.

Là où j'ai vraiment aimé le roman est la partie de 1996. Bill s'occupe d'un refuge pour les animaux, des créatures sauvages estropiées avec qui il a une relation toute particulière. Ce rapport à la nature est superbe. La vie du refuge, les changements que Bill a effectué dans sa vie, ses relations avec les autres habitants de sa nouvelle vie... Une très jolie rédemption. Je me suis attachée à Bill, à celui de 1996 comme à l'enfant, mais pas aux autres moments.

Et puis tout bascule. Une angoisse qui apparaît sournoise. On voit le monde de Bill s'effriter, on a peur pour lui et pour tout ce qu'il a construit. Rick n'en est encore une fois que plus exaspérant, insupportable, égoïste. Rien n'est de sa faute. Je ne dis pas que Bill est blanc comme neige mais Rick a lui aussi ses responsabilités.

La fin se profile, une fin que je n'ai pas aimée. Un acte de Rick que je trouve impardonnable et lâche. Un acte de Bill qui lui aussi est assez horrible mais compréhensible. de là, s'en suit une décision que je peux comprendre mais qui ne me satisfait pas. Une fin ouverte, une non-conclusion... Dommage.

Christian Kiefer a une écriture enchanteresse, une vision de la nature que je comprends et qui me plait énormément. J'ai aimé la moitié du livre et pas l'autre. Je m'attendais un peu plus à un thriller, mais c'est surtout une fresque, une rédemption, un destin malmené.

Une note aussi concernant la mise en page. Les dialogues ne sont pas "annoncés". J'entends par là qu'il n'y a ni guillemets, ni tirets... Une lecture difficile car le héros se parle de temps à autre à lui-même et on a du mal à appréhender les dialogues dans le récit. Un choix peu judicieux.
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