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Critique de Lalain


Comme toujours chez le King il y a une idée de départ, une accroche et ce roman ne déroge pas à la règle : enfermer toute une ville sous une cloche hermétique, pour voir ce que ça pourrait donner ! Et c'est ce petit côté pervers et voyeur dans cette idée qui donne fortement envie.
Malgré ce pitch très alléchant, j'ai été plutôt déçu de son exploitation. Il est clair qu'avec un tel postulat, King ouvrait comme une boite de Pandore puisque le roman aurait pu partir dans de multiples directions, aborder de nombreux thèmes assez excitants. Autant dire que non puisque King va brider l'histoire de façon assez drastique pour la situer à l'intérieur du dôme en occultant quasiment l'extérieur. Dès lors il se contente principalement d'étudier le bien et le mal, sujet récurrent dans sa biblio, et de compléter l'intrigue par des scènes d'action assez bien décrites mais avec un intérêt discutable au final. On voit bien que King veut reconstituer tout le microcosme d'une petite bourgade, ce qui l'oblige à gérer une multitude de personnages, pour la plupart vraiment trop stéréotypés pour être tous intéressants.
C'est donc sous un manichéisme ambiant assez lourd et il faut bien le reconnaître parfois ennuyeux que se déroule le premier tome où l'on se sent un peu frustré par moment par les quelques facilités et raccourcis dans le scénario pour conserver le cadre que King s'impose dans le traitement de l'histoire.
La seule satisfaction réside dans le suspens, qui fonctionne parfaitement, on veut savoir la suite ! Mais est-ce suffisant pour garantir une satisfaction de tous lecteurs pendant les 1600 pages des 2 tomes réunis, j'en doute.

Aucun changement notoire de direction pour le tome 2. Hormis Big Jim, les personnages sont trop minimalistes, et leurs relations simplistes, voire niaises pour susciter un quelconque intérêt. Finalement on comprend que King veut faire de la ville son personnage principal et aussi celui qu'il va mettre le plus en valeur. Son analyse sociétale fait d'ailleurs froid dans le dos. Son discours est assez pessimiste au vu de la manière dont il traite ces habitants. Les 18-25 ans sont tous de véritables crétins sans foi ni loi. Et les autres ne valent pas mieux, quand ils ne sont pas alcooliques, ils sont asservis et déconsidérés par leur lâcheté et leur ignorance.
Tout cela est un peu tiré par les cheveux et la fin, que je qualifierai de conclusion « à la Bernard Werber » n'arrange rien. Tout ça pour ça !
Je trouve que l'ensemble manque d'ambition même si King reste un maitre pour les scènes et les ambiances angoissantes. Alors que cela aurait pu devenir une alléchante étude de notre société moderne, le roman se cantonne à être un bouquin de genre. On pourrait s'aventurer à faire une comparaison vers le cinéma ou Dôme serait identifié à un bon vieux Blockbuster estival américain à la sauce Roland Emmerich où en dehors des effet spéciaux il n'y a rien à se mettre sous la dent. Je l'imagine très bien adapté ce roman d'ailleurs. Dans notre cas, King engrange les scènes spectaculaires ainsi que les morts violentes et à la fin c'est juste fatigant. Je l'ai connu plus inspiré.
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