AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastasia-B


Les Histoires Comme Ça sont remarquables à plusieurs titres. Premièrement parce qu'il n'est pas si fréquent qu'un auteur " pour adultes " fasse l'effort, ou s'adonne à l'exercice d'écrire pour les enfants. C'est en fait bien plus " casse-gueule " et difficile qu'il y paraît car il convient de trouver le ton juste, la formule adaptée pour un lectorat jeune et donc les contraintes sont, quoi qu'on en dise et quoi qu'on en pense, plus grandes que pour la littérature adulte. (Cette apparente facilité est responsable de beaucoup de la production jeunesse de basse qualité qu'on a à déplorer de nos jours : prise en compte véritable des spécificités du lectorat cible.)

Deuxième point sur lequel on peut remarquer très positivement le travail de Rudyard Kipling, c'est qu'il a aussi entrepris un vrai travail d'oeuvre jeunesse, à savoir, réaliser des illustrations pour ses histoires. Si l'on remet en contexte fin XIXe, début XXe, et les contraintes d'impression d'alors, on s'aperçoit que c'est un travail particulièrement peaufiné auquel s'est livré l'auteur. Les illustrations fourmillant de détails marchent encore de nos jours, époque abreuvée de visuels et de couleurs en tous genres, ce qui n'est pas une petite performance.

Ensuite, on peut également louer les trouvailles de l'auteur, louer son sens de l'observation des intérêts spécifiques de l'enfance autour de 6 à 9 ans : l'apparition des choses, les fameux " pourquoi ? " propres à cet âge. Il y a notamment deux histoires centrées sur l'apparition de l'écriture, un sujet qui préoccupe forcément les apprenants lecteurs et scripteurs.

Mais bien entendu, l'essentiel tourne autour des animaux, autre sujet intarissable d'ébahissement et de questionnements pour les enfants. Rudyard Kipling a donc décidé d'inventer des histoires un peu loufoques mais crédibles aux yeux d'un enfant crédule pour expliquer telle ou telle propriété comme la trompe de l'éléphant, la bosse du dromadaire, l'apparition des tatous, la domestication des animaux, les taches du léopard, la peau plissée du rhinocéros, le phénomène des marées, le mode de locomotion des kangourou ou encore les fanons de la baleine.

Seule une des douze histoires est un peu différente et ne joue pas sur le registre des origines (contes étiologiques) mais est plutôt à catégoriser comme un conte de sagesse. Il s'agit de la dernière histoire du recueil, intitulée le Papillon Qui Tapait du Pied et qui traite plus de l'art de se comporter que de l'apparition de telle ou telle chose intrigante.

Je ne suis pas, à proprement parler, une fan de ce recueil, notamment eu égard au vocabulaire utilisé ou à certaines formules répétitives un peu lassantes, de même que la difficulté à lire les histoires seul pour les enfants de cet âge qui aiment à s'essayer eux-mêmes à la lecture. Mais si l'on considère l'époque à laquelle il a été écrit (à l'origine pour la propre fille de l'auteur), il force le respect car la littérature jeunesse n'en était qu'à ses balbutiements et, avec toutes les évolutions apportées depuis lors, il reste d'un niveau acceptable. C'est dire son niveau de qualité en son temps.

Il me reste peut-être à vous confier lesquelles sont mes préférées parmi ces douze histoires. Bien évidemment, je ne saurais que vous conseiller la plus fameuse du recueil, L'Enfant D'Éléphant mais, celle que je chéris encore davantage est probablement le Commencement Des Tatous que je trouve encore très efficace, même un siècle après son écriture. Toutefois, ce que j'exprime ici n'est qu'une critique comme ça, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          1050



Ont apprécié cette critique (90)voir plus




{* *}