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Critique de batlamb


Parfois, j'ai entrevu la mélancolie d'un monde mourant, une Estonie païenne fantaisiste phagocytée par le monde chrétien féodal. Mais le plus souvent, j'ai subi tant de longueurs, tant redites, que l'expérience n'a pas été affriolante. Page après page, les caractères demeurent figés dans leur caricature, et le mouvement du récit en est grandement entravé : Meemet rampe en état d'ébriété, Tambet et Ülgas maudissent le déclin de leur peuple, Johaness loue le pape et le Christ, la mère du héros cuisine encore et encore de l'élan jusqu'à l'indigestion du lecteur… La satire peut-elle excuser des personnages aussi unidimensionnels ? Un propos et une intrigue aussi répétitifs ? Pour ajouter à la lourdeur de l'ensemble, Kivirähk se complait à dépeindre les actes de cruauté et de violence initiés par les religieux des deux camps, tous très bêtes et très méchants… Si le roman n'est pas manichéen dans son opposition entre tradition et modernité, il l'est assurément dans celle qu'il établit entre les croyants et les autres. Pourtant, le héros ne m'a guère paru plus attachant que ses ennemis, et ce dès sa prise de parole méprisante dans le premier chapitre. Il y a de quoi devenir misanthrope.

De fait, les animaux m'ont paru plus sympathiques, entre les ours débonnaires et les serpents insouciants (deux espèces douées de conscience et de parole dans cet univers). On trouve sur ces derniers quelques paragraphes inspirés et imagés : les récits sur leur hibernation, leurs histoires de mues… J'aurais aimé que l'auteur nous en dise plus sur nos amis à langue fourchue, qu'il donne un peu plus de sens aux pouvoirs de leur langue. Mais ce ne sera pas avant la prochaine mue de ce livre.
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