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Critique de BackToBooks


Un merveilleux conte estonien dans la droite lignée des sagas islandaises que j'affectionne mais aussi bien plus !

C'est en effet un conte imaginaire qui nous permet de nous enfoncer dans la forêt estonienne dans une période médiévale en suivant Leemet, le dernier homme qui sait la langue des serpents. Dans l'ombre des branchages, tout un monde, où animaux et hommes ont des relations particulières, où les serpents ne supportent pas la bêtise des hérissons, les ours ces coquins lubriques savent comment séduire les femmes, les louves restent les indispensables laitières des hommes et où les élans ne sont là que pour satisfaire les appétits carnivores …

C'est aussi un conte intemporel d'une actualité frappante, quand trois générations (et même quatre en réalité) doivent cohabiter alors qu'elles n'ont plus la capacité de se comprendre. Quand sous prétexte de la modernité, il est indispensable de renier les anciennes traditions voire pour plus d'efficacité de les diaboliser.

C'est surtout un conte pamphlet, bien sûr totalement à charge même si l'auteur donne la parole à chacun des représentants leur donnant la possibilité d'expliquer, défendre en quoi leur croyance est plus pertinente qu'une autre. Mais c'est finalement une vraie critique de l'obéissance aveugle de l'homme à des dieux, quelles que soient leurs formes, leurs représentations, tous transposables. Ces dieux ne sont « créés » que pour permettre l'asservissement de certains par ceux qui se targuent d'en être les porte-parole sans possibilité de remise en question. Des dieux, vous aviez déjà deviné, qui justifient aussi que les hommes se mettent en guerre !

Cependant, Leemet, lui n'a pas de dieux, s'en défend, ne souhaite que répondre à ses besoins naturels dont le plus important, celui de transmettre et de ne pas être le dernier. Trouver un objectif, une raison de vivre quand finalement tout autour de vous, malgré vos efforts vous emmène vers une solitude inéluctable. Leemet ne possède finalement qu'une seule chose que personne ne pourra jamais lui enlever, son espoir de voir un jour la Salamandre depuis longtemps endormie et invisible à tous …

Pour conclure, une véritable rencontre et découverte où l'on rit autant que l'on pleure mais que je ne saurai décrire aussi bien que Sandrine que je remercie vraiment pour son enthousiasmant partage.
https://www.babelio.com/livres/Kivirhk-Lhomme-qui-savait-la-langue-des-serpents/438225/critiques/3417588
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