AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Walden-88


Dans les forêts d'Estonie vivent encore quelques personnes mais il est loin le temps où les Estoniens étaient un peuple sylvestre qui vivaient en totale communion avec la nature. Depuis, les hommes de fers (les chevaliers Allemands) sont venus par la mer, apportant avec eux leur nouveau mode de vie et leur religion. Petit à petit, les familles ont déserté les bois pour s'installer dans les villages, cultiver la terre et adorer Jésus-Christ.
Mais pour Leemet, notre héros, pas question d'aller habiter au village et d'abandonner sa vie dans la forêt. Au diable, le confort et la modernité, leurs habits, leurs maisons, les heaumes étincelants des chevaliers ou encore leur Jésus : il n'en a que faire. Sans parler de la nourriture, ce pain que mangent les villageois est une horreur, il préfère les montagnes d'élans et les oeufs de chouettes que lui prépare sa mère. Ce qu'il aime c'est se promener dans la forêt avec ses amis, hiberner avec toute une famille de serpents, discuter avec deux anthropopithèques éleveurs de poux ou bien encore rendre visite à sa soeur et son beau-frère d'ours. Mais ce qu'il préfère le plus c'est siffler ! Oui siffler... car son oncle Vootele lui a appris la langue des serpents qui lui permet de se faire obéir d'une grande partie des animaux et il la maîtrise à la perfection. Leemet a grandi dans le respect des traditions ancestrales, rêvant de la Salamandre géante, qui autrefois protégeait son peuple des envahisseurs ou encore bercé par les histoires de guerres dont son grand-père fut l'un des héros terrassant de nombreux ennemis avec ses crochets à venin qu'il avait dans la bouche.

Andrus Kivirähk a choisi de nous conter la vie du jeune Leemet (et à travers celle-ci, le destin de tout un peuple), qui sans s'en douter deviendrait un jour le dernier homme à savoir la langue des serpents, résistant coûte que coûte aux sirènes de la modernité, non sans sacrifices afin de devenir un des derniers garants de l'ancien monde.

Que dire de ce livre ? Magnifique, onirique, envoûtant, surprenant !!! Les superlatifs manquent. Sous ses airs de conte, L'homme qui savait la langue des serpents recèle de nombreux thèmes : la notion d'identité et de transmission du patrimoine, la place de la religion dans la société et les dangers de l'extrémisme (que ce soit dans l'ancien ou le nouveau monde, les personnages d'Ülgas et de Johannes illustrent l'absurdité et la folie des hommes). Ce livre se place incontestablement dans mon Top 10. N'hésitez pas une seule seconde, il y a un avant et un après L'homme qui savait la langue des serpents !
Commenter  J’apprécie          111



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}