Sous la porte qui chuchote

Ce livre a réussi un tour de force: celui de me faire changer d'avis sur lui. Pendant toute la première moitié je me suis ennuyée, j'ai été légèrement agacée, déçue après avoir tant aimé la maison au milieu de la mer céruléenne. Et puis il a lentement réussi à m'accrocher. Je trouvais qu'il ne se passait rien, qu'il n'y avait pas d'intrigue, et puis j'ai commencé à revoir des personnages que je pensais être sans importance, j'ai commencé à entrevoir une construction narrative et pas seulement une divagation sans but dans un salon de thé - si charmant soit-il. Alors je pense que ce roman a des défauts, il m'a manqué un mystère, une question dès le début pour me donner envie de continuer à lire. J'ai également trouvé que Wallace s'est transformé beaucoup trop vite sans que je comprenne vraiment pourquoi, comment. J'aurais voulu en savoir d'avantage sur les raisons, les circonstances qui ont fait de lui un salaud avant sa mort.
Mais bon, je pardonne tout ça parce que j'ai vraiment ressenti des émotions vers le dernier tiers, pour les personnages, et aussi pour la romance alors que je pensais n'avoir pas adhéré jusque là.
J'ai aimé la fin et quand j'ai lu les remerciements, j'ai été touchée, j'ai vu le livre sous un autre oeil en apprenant que l'auteur l'a écrit alors qu'il est lui-même en deuil. Au final j'en ressors avec une bonne opinion, ce qui n'était pas du tout le cas au début de ma lecture, et de la chaleur dans le coeur. Je crois que je m'en souviendrai.