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Critique de PostTenebrasLire


Roubachov est un ancien de la révolution et du parti communiste soviétique.
Il s'est battu, il a eu des responsabilités…
Mais les temps au changé.
Il faut accabler ceux qui sont maintenant des contre-révolutionnaires.
Ceux qui sont « contre » Staline et la nouvelle garde du parti.
Emprisonné, Roubachov doit-il s'incliner ? avouer ? se révolter ?

Véritable plongée dans un système totalitaire à l'arithmétique spéciale.
L'individu est un voire zéro car quand on divise par le peuple par un million, il ne reste rien. Rien qui n'a de valeur.
Roubachov sait que sa vie est en jeu. Il est condamné d'avance.
Il a le choix entre un traitement administratif ou un procès.
Un procès de l'ère Stalinienne.

Dans sa cellule, il se souvient quand lui-même, pièce du jeu politique, il excluait ceux qui déviaient de la « doctrine » d'alors.
L'isolement le conduit à réfléchir sur la révolution, le mouvement, la politique, le peuple.

À quel moment, la « raison » révolutionnaire s'est-elle dévoyée ?
Le parti a-t-il jamais compris et représenté le peuple ?
La fin justifie-t-elle les moyens ?
Moyens effroyables. On a fusillé, envoyés dans des camps pour prétendu sabotage, contre-révolution.

> Il n'existe que deux conceptions de l'éthique humaine, et elles sont diamétralement opposées. L'une est chrétienne et humaniste, elle proclame que l'individu est sacro-saint et affirme qu'on n'a pas le droit de faire de l'arithmétique avec du sang. L'autre repose sur le principe fondamental que le but collectif justifie les moyens, que non seulement il autorise, mais exige qu'on soumette l'individu à la communauté, de toutes les manières possibles, qu'on en fasse un cobaye ou un agneau sacrificiel

Quels genres d'homme peut sortir de cela. Qui est l' « homme nouveau soviétique » ?

> Nous savons que l'histoire ne se soucie pas de la morale et qu'elle laisse des crimes impunis, mais que toute erreur a des conséquences et se paie jusqu'au septième descendant.

Le livre a une portée plus universelle que la simple peinture des purges staliniennes.
Il est beaucoup question de l'usage global de la violence, du rapport au peuple, de la capacité du peuple à résister, de sa maturité face aux changements de la société

> Tout progrès technique entraîne une complexité accrue du processus économique, l'apparition de nouveaux facteurs et de nouvelles intrications que, dans un premier temps, la masse n'est pas capable de discerner et de comprendre. Tout progrès technique subit entraîne donc dans un premier temps une régression intellectuelle relative des masses, une chute du thermomètre politique de la maturité

Vaste sujet que la maturité du peuple

> le niveau de maturité politique d'un peuple détermine la dose de liberté individuelle qu'il est capable de conquérir et de conserver

Roman de son époque, il est pourtant terriblement contemporain

> Nous sommes indiscutablement confrontés ici à un mouvement pendulaire de l'histoire, de l'absolutisme à la démocratie et, dans l'autre sens, de la démocratie à la dictature absolue.

Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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