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Critique de traversay


Chaque pays a droit à des clichés qui lui collent à la peau : ainsi la Grèce avec le soleil, la mer, le Parthénon et le sirtaki, entre autres. le cinéma, heureusement, est là pour nuancer le paysage idyllique : c'est le cas des films d'Angelopoulos, jamais ensoleillés, ou encore avant, ceux de Cacoyannis, tendance néo-réaliste. Même chose au rayon littérature,et bien que les étals des librairies françaises ne regorgent pas de nouveautés hellènes, on peut au moins citer Christos Chomenidis dont le récent roman Niki retraçait de somptueuse manière l'histoire politique et sociale de la Grèce des années 30 à 50. le style et la verve narrative de Thomas Korovinis dans le cycle de la mort sont très différents mais il y a la même envie de raconter un pays à travers une période très singulière et agitée, celle qui a suivi l'atroce guerre civile (1946-49) et précédé la dictature des colonels (1967-74). Pour dresser un panorama complet de la société de son pays, Korovinis s'attache au cas d'un citoyen de Thessalonique, accusé d'une série de meurtres et exécuté au terme d'un procès arrangé. Un coupable idéal, c'est ce que l'auteur assure à travers 9 "témoignages" de personnes l'ayant connu avant les faits qui lui ont été reprochés. Une occasion de réaliser des portraits saisissants de chacun de ces personnages, issus de milieux très divers, que le romancier illustre par une langue à chaque fois renouvelée et que la traductrice du livre, Clara Nizzoli, et c'est un prodige, réussit à rendre parfaitement. Mais attention, la plongée dans l'univers du futur condamné à mort est souvent éprouvante car sordide, avec non seulement la misère, la prostitution mais aussi la pédophilie comme sources de scènes particulièrement glauques.

Un grand merci à Belleville éditions pour l'envoi du livre.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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