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Critique de Sabrinaaydora


Dans le monde du manga, il y a des oeuvres qui vont au-delà de la simple narration et qui touchent pour différentes raisons. "Une longue route" de Fumiyo Kouno est assez particulier, manga en un tome unique, des scènes de vie quotidienne. Cette histoire, située dans un village côtier japonais d'après-guerre, explore de manière intéressante les rôles de « genre » et la complexité des relations conjugales.

L'histoire se concentre sur Michi, une femme qui porte un sourire constant, mais qui cache une mélancolie, c'est ce que j'ai ressenti au travers des planches. Elle est le personnage principal de l'histoire, et à travers ses yeux, nous découvrons un mariage arrangé où les époux ne se connaissent pas, une situation qui soulève des questions sur la liberté de choix dans le domaine du mariage. Michi est un personnage attendrissant, mais sa mélancolie sous-jacente révèle la pression et les attentes qui pèsent sur elle en tant que femme au foyer dans la société japonaise.

En contraste, Sosuke, son mari, est un personnage qui peut profondément agacer, et ça a été mon cas ! Son manque d'empathie et sa tendance à dépenser de l'argent de manière inconsidérée l'éloignent de son rôle traditionnel de pourvoyeur de la famille. Au lieu de chercher à améliorer leur quotidien, il préfère sortir et s'amuser avec d'autres, ce qui crée une forme de distance parfois touchante au sein du couple. On aurait pu aller encore plu loin, dans les échanges, les réactions, les dialogues, les comportements, c'est peut être ce qui m'a frustré dans cette histoire : l'impression d'inachevée et de rester en surface.

Ce manga ne se contente pas de présenter une histoire linéaire, mais utilise des planches sans texte pour montrer les pensées intérieures de Michi, notamment ses réflexions sur un personnage de son passé. C'est une façon dont le manga peut communiquer des émotions et des pensées profondes sans avoir besoin de mots. J'ai moins accroché sur le style des dessins : Michi, bien qu'elle soit adulte, est dessiné comme une petite fille. J'avais parfois l'impression d'enfants, mais c'était peut-être le contraste souhaité par l'auteur : le « sérieux » d'une vie conjugale et pourtant l'inexpérience des époux dans cette relation ?

Fumiyo Kouno réussit à capturer des éléments de la vie de couple et les interrogations sur la « place de chacun, mais plutôt sur ce que chacun apporte au couple/foyer, et à susciter des émotions par de jolies planches et dialogues. L'histoire aborde de manière subtile les rôles traditionnels de genre, la pression sociale, et le droit à l'autonomie dans le choix du partenaire de vie. Vous aurez peut-être envie, comme moi, de secouer les personnages, mais aussi de les comprendre, en réfléchissant aux questions sociales importantes qu'elle soulève.
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