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Critique de JMLire17


Andreï Kourkov excelle pour nous faire ressentir son pays, l'Ukraine. Il écrit ce roman en 2004, dont une partie de l'action se déroule en 2015/2016. Sergueï Bounine, son personnage principal, est président, il est entraîné dans des événements qui risquent de provoquer sa destitution, de mettre en danger sa vie, et celle de son pays, notamment son intégrité par l'annexion possible d'une partie du territoire. Enfermé dans une sorte de prison, pour le protéger et pour le tenir écarté du pouvoir, il se remémore des moments de sa vie. Dans les années 80/90, il était un anonyme qui vivait en Union soviétique, sous le régime communiste, dans un appartement communautaire. En 2000/2005, il est devenu haut fonctionnaire dans l'administration de l'Ukraine indépendante, confronté à des graves soucis familiaux et aux luttes de pouvoir. En alternant l'humour, la sensibilité, le sérieux, en obligeant le lecteur a sauter d'une période à l'autre à chaque chapitre, en faisant subir au président, à la fois des problèmes de santé, des histoires d'amour, des attaques politiques, des drames dans sa vie privée, Andreï Kourkov réussit à nous maintenir en haleine sur les 520 pages de ce roman, qui éclairent bien les pratiques politiques d'un pays, déchiré entre l'est et l'ouest, ainsi que, par anticipation, les événements actuels de l'Ukraine. On perçoit bien ce qu'était la vie du peuple, sous le régime soviétique, faite de privations, de solidarité, de désir d'exil, de répression contre les religions, principalement envers les juifs, mais aussi, fort heureusement de rencontres amoureuses. Il montre comment des individus, parfois simplistes, réussissent à se hisser au sommet du pouvoir, en deviennent des profiteurs. Il nous fait pénétrer dans l'entourage des dirigeants, qui ne recule devant aucune manoeuvre litigieuse pour les maintenir, qui déploie de gros efforts pour contrarier hégémonie de l'ogre russe toujours prêt à reprendre le contrôle du pays, (pour preuve: l'annexion de la Crimée en 2014), au prix d'atteintes possibles à la santé de ceux qui s'opposent trop ouvertement à lui. Il faut se souvenir que lorsque Andreï Kourkov écrit ce livre, le président élu Victor Iouchtchenko, est victime d'une forme d'acné dont certaines expertises accréditent la thèse d'une intoxication à la dioxine. On comprend aisément pourquoi ce roman a été interdit en Russie. C'est passionnant!
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