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Critique de gruz


gruz
14 février 2024
Un cosy crime de l'espace ! Voilà une description qui résume assez bien ce que propose Mary Robinette Kowal avec L'homme superflu.

C'est suffisamment rare pour ne pas le signaler d'emblée, l'illustration de couverture colle totalement à l'ambiance de l'histoire. Et aux personnages, vous aurez leur image tout le temps en mémoire lors de votre lecture.

Tout est important dans cette représentation, l'atmosphère rétro-futuriste, l'impression de revenir dans les années 30 tout en se trouvant dans l'espace infini, la classe des personnages, leurs difficultés (la canne), le bar à cocktail, et le cabot de luxe qui est un élément primordial de l'ensemble.

La série de romans de Mary Robinette Kowal autour de la Lady astronaute avait marqué les esprits, formidable uchronie, aussi ludique qu'intelligente, porteuse de messages forts. Cette fois-ci, l'autrice a développé l'aspect divertissant seul, pour un plaisir de lecture sans prise de tête.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fonctionne. On suit cette enquête dans l'espace avec le sourire aux lèvres (malgré les meurtres qui s'accumulent). Un récit qui a du chien, assurément.

Il faut dire que l'écrivaine américaine s'en donne à coeur joie, avec une verve qu'on ne lui connaissait pas dans ses précédents romans. A l'image de l'avocate au langage fleuri qui défend sa cliente milliardaire à distance.

Ah oui, parlons de la distance, puisque ce récit se déroule dans un immense vaisseau commercial à destination de Mars, du genre version futuriste des paquebots de croisière actuels. Sans doute l'une des bonnes idées est quand cette avocate intervient depuis la Terre avec un décalage de plusieurs minutes du fait de l'éloignement. Les dialogues s'en trouvent totalement décalés, c'est surprenant et assez drôle.

Présentation du casting : Tesla Crane, brillante et riche inventrice, rescapée d'une expérience qui a mis son corps à mal. En lune de miel avec son mari Shal, qui s'est mis en retraite de son métier de détective privé vu qu'il ne pouvait plus enquêter tranquillement du fait de sa notoriété. Et puis, Gimlet l'adorable chien d'assistance, en charge de la gestion du stress post-traumatique de sa maîtresse.

Un couple archi-connu, obligé de voyager incognito, mais qui va se retrouver sur le devant de la scène, vite accusé d'y être pour quelque chose dans la série de meurtres qui se déroule sur le vaisseau.

Cette ambiance très « haute société » est complétée pas le faste du navire, et par les cocktails qu'ils ne cessent de boire (chaque chapitre débute par une nouvelle recette).

Un hommage assumé à Mort sur le Nil, version moderne. Mais bien davantage qu'une réécriture, cette intrigue à rebondissements distille à la fois mystère et joutes verbales pétillantes.

Un amusement, malgré les morts, aux dialogues spirituels (spiritueux ?), mais aussi marqué par l'élégance. Normal, quand les principales armes du couple sont l'esprit, le second degré (et les cocktails).

Cela n'empêche pas l'autrice de donner du corps à ses personnages, à l'image des nombreuses blessures visibles et invisibles de Tesla.

Le récit ne noie jamais le lecteur dans les considérations trop scientifiques, rendant cette lecture accessible au plus grand nombre. Il n'empêche que les idées développées sont aussi intéressantes que ludiques. L'écrivaine va même pousser le jeu très loin avec la notion très actuelle de genre.

L'homme superflu, avec son charme désuet et Old school couplé à cette ambiance futuriste, est un roman joliment divertissant. Mary Robinette Kowal a réussi son pari.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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