Nevernight, tome 2 : Les grands jeux

Nos cicatrices sont juste des cadeaux de nos ennemis, chuchota alors Ashlinn. Elle nous rappellent qu’ils n’étaient pas assez bons pour nous tuer.

Les vieux ne nous accordent qu’une seule vie, mais grâce aux livres nous en vivons un millier.

« Comment ? demanda-t-elle. Comment supportez-vous l'insupportable ?
— On a un dicton à Vaan, répondit Byern. Dans chaque souffle, l'espoir demeure. »
Bryn se tourna vers Mia.
Un bref sourire pour dissimuler sa douleur.
Une tape dans son dos pour rompre l'intolérable silence.
« Alors fais en sorte de continuer à respirer, Petite Corneille. »

Les lèvres d'Aalea se pincèrent, comme si elle hésitait à parler. « J'ai aimé quelqu'un, jadis, finit-elle par lâcher. Cet endroit, la vie que j'ai choisie... ça ne suffit pas à souiller la pureté de ce que nous avons vécu. » La Shahiid fit courir ses doigts sur sa bouche. « J'aimais cet homme comme la Nuit aimait le Jour. Je lui ai promis de rester avec lui à jamais.
— Que s'est-il passé ? s'enquit Mia.
— Il est mort. » Aalea soupira. « La mort est la seule promesse que nous tenons tous. Cette existence que nous vivons... il y a de la place pour l'amour, Mia. Mais un amour pareil aux feuilles d'automne. Beau un tour. Un feu de joie le lendemain - jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres. »

Depuis la mezzanine, Mia parcourut du regard les innombrables étagères en contrebas - et ne put s'empêcher de sourire. Elle avait grandi dans les livres. Peu importait à quel point la vie s'assombrissait, il suffisait, pour chasser la douleur, d'ouvrir un bon bouquin.
Enfant de parents assassinés et d'une rébellion ratée, elle avait néanmoins marché dans les pas des érudits et des guerriers, des reines et des conquérants.
Les cieux ne nous accordent qu'une seule vie, mais grâce aux livres nous en vivons un millier.

Quoi quil en soit, les compétences culinaires de Petit-Doigt n'étaient guère plus impressionnantes que la capacité d'un aveugle éthylisé à trouver le pot de chambre.

" Elle avait grandi dans les livres. Peu importait à quel point la vie s’assombrissait, il suffisait, pour chasser la douleur, d’ouvrir un bon bouquin. "

Les cieux ne nous accordent qu'une seule vie, mais grâce aux livres nous en vivons un millier.

Ce que nous faisons est plus important que ce que nous avons fait.

"Nos cicatrices sont juste des cadeaux de nos ennemis, chuchota alors Ashlinn. Elles nous rappellent qu'ils n'étaient pas assez bons pour nous tuer."