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Critique de cf31


cf31
18 février 2014
L'affaire Eszter Solymosi, publié en Hongrie sous forme de feuilleton de mars à juillet 1931,1¨° pub en France : 2013, Albin Michel, 637 p ; C'est une Affaire Dreyfus en Hongrie, qui permet à l'auteur de faire toute une description de la société hongroise de la seconde moitié du XIX° s. le récit se passe dans les campagnes de la moyenne vallée de la Tisza, au sortir des montagnes. C'est une région rurale, qui reste très traditionnelle et qui n'est guère touchée par le modernisme. Les populations sont essentiellement hongroises, avec à leur tête, une noblesse influente et un encadrement très militaire. Parmi les populations, beaucoup de migrants saisonniers avec le transport du bois sur la Tisza, des Tsiganes qui semblent appréciés et des juifs assez nombreux, bien implantés et intégrés. Mais il se trouve aussi que de nombreux juifs immigrent vers cette région. Ils viennent de Pologne, dans l'Empire russe d'où ils sont chassés. Leur implantation déséquilibre les rapports ethniques et relance l'antisémitisme, d'autant que les riches juifs (et il est souvent question des Rothschild) sont présentés comme les financiers du régime hongrois et comme responsables de la modernisation du pays.

L'affaire : Une jeune domestique de 13 ans disparaît alors qu'elle est partie faire un achat pour sa patronne, une femme très désagréable avec sa domestique. C'est l'époque de la Pâque juive. Les juifs sont nombreux dans ce village hongrois de la plaine de la Tisza. Dans les jours qui suivent sa disparition, les juifs sont rendus responsables de sa mort. Ils l'auraient tuée lors d'un crime rituel pour mélanger le sang d'une jeune vierge chrétienne au pain azyme de ce jour là. Les responsables en seraient des scarificateurs juifs venus de villages voisins avec la complicité de juifs du village. Un jeune juif, fils du bedeau juif, prétend avoir tout vu et livre les noms des responsables dont son père.
L'auteur suit et raconte les différentes phases de l'enquête. Par la suite, un cadavre est découvert dans la Tisza. Il s'agit de déterminer si c'est bien celui de la domestique. On accuse les juifs d'avoir déterré un cadavre, de l'avoir habillé avec les vêtements de la domestique avant de l'enterrer près des berges du cours d'eau. Et on affirme qu'il ne s'agit pas du cadavre de la domestique.
Au bout d'un an, le procès a lieu. Il oppose le milieu provincial, et l'encadrement judiciaire provincial, relativement antisémite et le monde de la capitale plus ouvert. Les avocats de la défense viennent de la capitale. le procureur lui-même, venu de la capitale, est considéré comme partial parce qu'il cherche dès le début à détourner l'accusation des juifs. le procureur et la défense vont s'efforcer de montrer que les crimes rituels ne sont qu'une fable, que les accusations ont été montées de toutes pièces en intimidant le fils du bedeau et de nombreux accusés pour qu'ils avouent, que le cadavre repêché est bien celui de la domestique. Sur ce dernier point, les défenseurs s'appuient sur leur maîtrise de la médecine légale.
Finalement, les juifs sont acquittés. D'après l'auteur, cette affaire a connu, en son temps, une grande renommée. C'était aussi le début du développement de la presse écrite, qui a joué un rôle non négligeable dans la diffusion des informations, qui sont présentées comme ayant fait le tour du monde. le verdict est aussi présenté comme la victoire de la Hongrie moderne sur les forces obscurantistes du passé.
Le livre présente des longueurs, ne serait-ce que parce que l'auteur reprend souvent les mêmes informations en suivant les différentes étapes de l'enquête. Enfin, le procès à sont tour reprend les informations déjà lues.
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