Les illustrations de
Torben Kuhlmann ont quelque chose de fascinant. Cette douceur, la lumière et une précision qui me subjuguent à chaque fois.
Avec "La ville grise" l'auteur-illustrateur délaisse ses souris inventrices pour accompagner Nina dans la découverte de son nouvel environnement, car elle vient d'emménager.
Il y a du "Momo" dans cet album : ce gris omniprésent qui ternit le quotidien, les émotions, et finalement les gens. J'ai aussi pas mal pensé au "Nuage de Louise" et à "Louise ou L'enfance de bigoudi" pour le déménagement qui mine le moral, et pour cette enfant qui refuse d'accepter un monde qui manque de couleur.
Mais
Torben Kuhlmann insuffle aussi une étrangeté et (on ne se refait pas) une touche de science qui apportent une dimension supplémentaire à son récit.
Ces éléments rendent le lecteur actif, ce qui est toujours appréciable : il cherche, s'interroge sur cette étrange société. Société faussement lisse, vraiment coercitive. Une entrée idéale pour aborder l'uniformité de pensée propre aux régimes totalitaires.
le salut viendra de d'un documentaire qui amènera des hypothèses qu'il faudra vérifier. La lecture et la science comme repères, il n'en fallait pas plus pour me séduire.
J'ai aussi adoré les illustrations, la douceur de la bibliothèque et le rôle transgressif donné à l'art en général.
Un album dense, dont la profondeur invite à la relecture et à la discussion.
Merci à l'Ileauxtresors d'avoir attiré mon attention sur ce titre et aux éditions NordSud de m'avoir permis de le découvrir !
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