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Critique de BillDOE


Milan Kundera a fait la douloureuse expérience de l'exil lorsqu'il a quitté son pays natal, la Tchécoslovaquie, pour la France en 1975. le roman « L'ignorance » raconte à travers une brochette de personnages ce déracinement et les conséquences du retour aux sources vingt ans après. le contexte politique a changé, la société a muté, leurs familles et amis les ont oubliés. Cette idée qu'ils se faisaient de leur Odyssée, la nostalgie des temps anciens qui les a poussés dans ce pèlerinage décevant les laissera sur leur faim. Ils se pensaient des héros regagnant ce qui avait été un foyer pour eux, accueillis en vainqueur. L'action corrosive du temps a eu raison du souvenir qu'ils pensaient avoir laissé. Ils ne trouvent que rancoeur ou ignorance.
« Mais quand les gens se voient souvent, ils supposent qu'ils se connaissent. Ils ne se posent pas de questions et n'en sont pas frustrés. S'ils ne s'intéressent pas les uns aux autres, c'est en toute innocence… Les gens ne s'intéressent pas les uns aux autres et c'est normal. »
le retour après l'exil ne fait qu'exacerber cet état de fait, que nous ne sommes que spectres.
Milan Kundera a cette phrase magique :
« Et puis un jour on sait et on comprend beaucoup de choses, mais il est trop tard, car toute la vie aura été décidée à une époque où on ne savait rien. »
« L'ignorance » est un petit roman par la taille, mais immensément riche par les idées qu'il véhicule sur le rapport des uns aux autres, la valeur toute relative de chacun et sur l'oubli.
Postface de François Ricard.
Editions Gallimard, Folio, 237 pages.
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