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Critique de Sea


Merci Milan tu as ému une partie de moi avec tes mots et à la fin de ton Insoutenable légèreté de l'être je désirais que cela continue. Ton roman berce tendrement mon âme durant quelques heures.
Ton roman alterne entre réflexions philosophiques et le cheminement de tes personnages sous une forme bordélique.
Je vous propose mes observations ou commentaires du texte sous une forme bordélique.
Ta forme chaotique me trouble, je trouble à mon tour.

Observations :

- Deux amants s'assemblent, les enveloppes de leur âmes se touchent, ils se font jouir. Les objets et les concepts qui les entourent ont des significations différentes pour chacun d'eux. Leurs exigences sont distinctes. Chacun veut à la fois se faire jouir et faire jouir l'autre sans le contraindre à penser comme l'autre. C'est peut-être ce qu'il y a de mieux dans l'acte sensuel, il n'y a pas besoin de beaucoup de mots, il n'y a pas besoin de persuader l'autre. Leurs jouissances parviennent naturellement.
Tout à l'inverse lorsque l'on écoute un discours qui se veut persuasif d'un homme ou d'une femme politique, ils tenteront vainement de vous convaincre que leur projet est le meilleur pour vous. Vous ne jouirez pas, vous éprouverez moins de plaisir que celui ou celle qui tente de vous convaincre et rien ne se passe naturellement, leurs mots ne suffisent pas.

- Les deux amants ferment leurs yeux atteignent la volupté et l'infini grâce à leurs caresses réciproques.

- Les mots ont plusieurs sens. Milan choisit de parler de la coquetterie des femmes. (La coquetterie peut aussi être masculine.) Selon lui nous nous apprêtons ainsi pour créer l'attirance. Nous finissons souvent par retirer tous nos déguisements et nous nous assemblons.
Un jour Tereza risque quelque chose. Elle s'apprête pour d'autres hommes, elle le fait consciemment mais elle n'aime pas ce jeu, elle ne parvient pas à prendre les choses à la légère. Elle veut que son corps n'appartienne qu'à Tomas. Elle y parvient par la suite, son corps lui apparaît alors différemment, elle l'aime plus et mieux.

- Je ne m'attache pas aux personnages au départ mais vers la fin Tereza m'apparaît clairement, je l'apprécie mieux. Elle et ses rêves, elle et son dégout d'elle même, elle et son pardon envers Tomas, elle et son humanité.





- Sabina en sous vêtements blancs devant son miroir et porte un chapeau melon, elle tient la main de son amant, lui est vêtu d'un costume gris. C'est mon fantasme la femme moitié nu, l'homme en possession de l'objet qu'il désir, qu'il touchera peut-être. Sabina ne se laissera peut-être pas faire.
Dans tous les cas ce que je décris dans le rêve de Linda ressemble à cette scène . . .

- Je considère les personnages de cette histoire comme cérébraux, radicaux, cela me plaît. Leurs pensées peuvent se rapprocher de ce que je pense moi-même de la vie qui va trop vite. Ma déception est immense.

- Milan parvient à me faire visualiser un homme proche du trépas, il ne parvient plus à parler, ni à bouger, il ne peut plus agir. Il pense alors à ce qu'il voudrait qu'il se passe autour de lui puis ils arrête de respirer.

- Sabina décide de quitter l'atmosphère excessivement kitsch l'entourant. Elle se débarrasse du passé. Elle découvrira ensuite que ce kitsch la constitue.

- Un élément fondant notre humanité est la considération. Nous méritons tous de la considération, nous aimons tous être estimé, être aimé par les autres, nous attendons tous un regard souriant sur nous même, une parole bienveillante. Quelques uns attendent plus, ils pensent mériter la considération de ceux qui n'existent plus, de ceux qui ont disparut sous Terre, ce sont des rêveurs.

- Une vie de travail exploite notre corps et l'use. Toute la vigueur se retire petit à petit de nous même. Je le sais déjà, je lis ce constat sous cette forme Tchécoslovaque. Depuis mes 13 ans ou j'ai lu Pierre de Ronsard et son poème Mignonne allons voir si la rose, je sais que l'usure est là sur les femmes et les hommes.
La chanson de Françoise Hardy Mon amie la rose nous parle de cette même vérité. le funeste est plus supportable quand en plus les nuages et la pluie ne trempe pas de gris mes carreaux. Bref Tereza ne se berce pas d'illusion, elle finira comme le lui répète sa mère, elle aussi, vieille et laide.

- Un moment tendre et cet ardent désir qu'éprouve Tereza pour Tomas. Leur rencontre. Elle le voit seul à une table au côté d'un livre, au milieu d'un tas d'ivrognes ignorants ce qu'est la littérature. A ce moment mes ailes repoussent, je me sens léger. Etat de mon âme, magie de la littérature, je suis transporté vous le serez peut-être.

- Milan a bien compris et il explique sa version, les hauts et les bas de nos humeurs sont comme les pistons d'un moteur, c'est ainsi que nous avançons. Il donne sa version proche de la mienne en définitive. le comportement humain va ainsi avec des hauts et des bas, amoureux parfois et parfois aucunement.



- Ainsi Tereza et Tomas débutent leur vie de couple et un tas de fantasmes les assaillent. Tereza rêve de scènes où Tomas la trompe. Parfois elle assiste aux actes eux mêmes. Tomas en rêve aussi, il pense qu'elle pourrait convenir à n'importe qu'elle autre homme.

- Tomas change de profession, il est médecin à l'origine. Tereza le pardonne d'être infidèle, ils s'en vont à la campagne, elle peut enfin l'avoir pour elle toute seule comme le petit lièvre dont elle rêve souvent la nuit. Tomas s'affranchit de son premier rôle médical avec succès, il se sent désormais libre. En vieillissant il diminue fortement sa course frénétique pour séduire et coucher avec d'autres femmes.

- J'ai ressenti la fin du roman comme soudaine, terrible, subite.
Je la vois à présent comme une invitation, voyez plutôt.
Tomas et Tereza après avoir bus et dansés toute la nuit ils font irruption dans une chambre, comme celle d'un hôtel, ils sont au dessus de la piste de danse d'où monte encore les échos du piano et du violon . . . deux lits jumeaux son collés l'un à l'autre comme une invitation . . .
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