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Citations sur Roland furieux (16)

Pour ravoir mon esprit, m'est avis qu'il n'est pas besoin que je m'élève dans les airs jusqu'au cercle de la lune, ou jusqu'au paradis ; je ne crois pas que mon esprit soit placé si haut. Il erre dans vos beaux yeux, sur votre figure si sereine, sur votre sein d'ivoire où s'étalent deux globes d'albâtre. C'est là qu'avec mes lèvres j'irai le poursuivre, si vous voulez que je le reprenne.
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La jeune fille est semblable à la rose
Dont, au jardin, sur sa native épine,
Tant que seule et tranquille elle repose,
Ni bêtes ni bergers ne s'avoisinent ;
Le vent suave, et la rosée de l'aube,
La terre et l'eau en sa faveur s'inclinent ;
Jeunes amants, dames énamourées
Aim' en avoir le sein, le front parés.
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La renommée a certainement exagéré la piété d’Énée, la force d’Achille et la vaillance d’Hector. Il a existé mille et mille guerriers qu’on aurait pu, en toute vérité, mettre au-dessus d’eux. Mais les palais et les riches villes si libéralement donnés par eux et leurs descendants, les ont faits élever pour toujours à ces sublimes honneurs par les mains honorées des écrivains.

Auguste ne fut ni si bon, ni si respecté que la trompette de Virgile nous le sonne.. On lui pardonne ses proscriptions iniques, en faveur de son goût pour la poésie. Personne ne se serait inquiété de savoir si Néron avait été injuste ; sa renommée serait peut-être excellente, eût-il eu pour ennemis la terre et le ciel, s’il avait su avoir les écrivains pour amis.

C’est Homère qui nous a fait croire qu’Agamemnon fut victorieux, et que les Troyens étaient vils et lâches. C’est lui qui nous a donné Pénélope comme fidèle à son époux, au milieu des mille outrages qu’elle eut à supporter. Mais si tu veux connaître la vérité, prends le contre-pied de son histoire : les Grecs furent vaincus et Troie fut victorieuse. Quant à Pénélope, ce fut une courtisane.
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CHANT 1
Les dam',les chevaliers,l'amour,les armes,
Les courtoisies, je chante les hauts faits,
Qu'on vit du temps où les Maures,passant
La mer d'Espagne,abimèrent la France,
En suivant l'ire et la fureur
De leur prince Agramant, qui se vantait
De venger son père,le roi Trojan,
Sur l'empereur romain,Charles le Grand.
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Gardez-vous de ceux qui portent sur leur frais visage la fleur des belles années ; car, chez eux, tout désir naît et meurt promptement, semblable à un feu de paille. De même que le chasseur suit le lièvre, par le froid, par le chaud, sur la montagne, dans la plaine, et n’en fait plus le moindre cas dès qu’il l’a pris, s’acharnant seulement à poursuivre ce qui le fuit ;

Ainsi font ces jeunes gens qui, tant que vous vous montrez dures et hautaines envers eux, vous aiment et vous révèrent avec tout l’empressement que doit avoir l’esclave fidèle. Mais, aussitôt qu’ils pourront se vanter de la victoire, de maîtresses il vous faudra devenir esclaves, et voir s’éloigner de vous leur faux amour qu’ils porteront à d’autres.

Je ne vous défends pas pour cela — j’aurais tort — de vous laisser aimer, car, sans amant, vous seriez comme la vigne inculte au milieu d’un jardin, sans tuteur ou sans arbre auquel elle puisse s’appuyer. Je vous engage seulement à fuir la jeunesse volage et inconstante, et à cueillir des fruits qui ne soient pas verts et âcres, sans les choisir cependant trop mûrs.
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Non ! non ! je ne suis plus celui que je parais être encore : celui qui fut Roland n’existe plus ; la terre couvre sa tombe, il est tombé sous les coups de son ingrate maîtresse, dont le manque de foi l’a assassiné. Je ne suis plus que l’esprit de Roland détaché de son corps, errant ici comme dans un enfer. Je suis une ombre misérable qui peut servir d’exemple à tous ceux qui ont placé leur espérance dans l’amour.
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Il n'en trouve pas un, parmi tous ceux qu'il taille, qu'il transperce ou qu'il fauche, dont il puisse voir la figure. Le long de cette rue si populeuse et si garnie qui s'en va droit au pont Saint-Michel, le féroce et terrible Rodomont court, faisant tournoyer son épée sanglante. Il frappe également le valet et le maître, et n'épargne pas plus le juste que le pêcheur.
La religion ne protège pas le prêtre ; l'innocence ne sert de rien au petit enfant ; les femmes et les damoiselles montrent en vain leur regard doux et limpide, leurs joues tendres et vermeilles. Le vieillard lui-même est poursuivi et frappé. Le Sarrasin déploie, en cette occasion, plus de cruauté que de valeur, car il ne considère ni le sexe, ni la condition, ni l'âge.
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Si une même ardeur, si un désir pareil incline et entraîne, avec une force irrésistible, l'un et l'autre sexe à ce suave dénouement d'amour que le vulgaire ignorant regarde comme une faute grave, pourquoi punirait-on ou blâmerait-on une dame d'avoir commis une ou plusieurs fautes de ce genre, alors que l'homme s'y livre autant de fois qu'il en a appétit, et qu'on l'en glorifie, loin de l'en punir ?
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Pendant qu'il parlait, les beaux yeux bleus de la dame s'étaient remplis de larmes. Son beau visage ressemblait à un ciel de printemps, quand la pluie tombe et qu'en même temps le soleil se dégage de son voile nuageux. De même que le rossignol secoue alors doucement ses plumes sous les rameaux reverdis, ainsi Amour se baigne dans les larmes de la belle et se réjouit de leur éclat.
A la flamme de ces beaux yeux, il forge la flèche dorée qu'il trempe dans le ruisseau de larmes qui descend sur les fleurs vermeilles et blanches de ses joues ; dès que le trait est trempé, il le décoche avec force contre le jeune Obert que ne peuvent défendre l'écu ni la cotte de mailles, ni la cuirasse de fer. Pendant qu'il regarde les yeux et la chevelure d'Olympie, il se sent blessé au cœur, et il ne sait comment.
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Injustissime Amour, pourquoi rends-tu
Si rarement nos désirs concordants ?
Comment peux-tu, ô perfide, te plaire
A voir des voeux opposés en deux coeurs ?
Tu m'interdis le gué facile et clair
Et vers les fonds aveugles tu me tires :
Celle qui veut mon amour, tu m'en prives,
Et qui me hait , tu veux qu'ell' me captive.
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