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Critique de Chri


Chri
01 septembre 2017
La Boétie nous renvoie à la figure la responsabilité de la propagation de la tyrannie, par degrés, de la participation au premier cercle autour du tyran jusqu'à la banale servitude volontaire.
Enfin s'il n'est pas recommandé de fomenter la mort du tyran, le simple acte de désobéissance civile n'est pas sans conséquences. La longue introduction de la présente édition du Discours de la Boétie rappelle le contexte de la révolte des paysans contre la perception de la gabelle et la terrible répression qui s'en est suivie.
Mais l'idée est là, c'est la révolution non violente. Elle est déjà assez audacieuse pour que son ami Montaigne craigne et s'abstienne de publier le manuscrit à la mort de la Boétie. Heureusement d'autres s'en chargeront.
La désobéissance, dans le contexte qui nous intéresse, est une question de dignité. Un autre texte prolonge le Discours de la Boétie en soulignant ce moment particulier où quiconque ressent nécessairement l'humiliation. Mais passé ce cap, on peut s'attendre au pire de celui ou celle qui en prendra le parti.
L'actualité de tel personnage de l'extrême droite qui arrive ou approche du pouvoir, montre qu'il y a un problème de discernement. Je suis toujours frappé par cette phrase complice, à la clé de la propagation de la peste brune : « j'ai des amis qui ont des bonnes raisons pour voter pour un tel personnage ».
Alors, à ceux qui ne voient pas le rapport entre les menaces actuelles des nouvelles formes de fascisme et l'histoire récente, à quoi bon citer La Boétie avec ses histoires de tyrans sortis de l'antiquité ?
Il reste que le courage des héros des Lumières est aussi capable d'enclencher l'enthousiasme de proche en proche, pour remonter la pente et sortir des nouvelles formes de servitude volontaire.
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