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Critique de Fabinou7


La Fontaine ou l'érection en verve du vers,

Véritable poil à gratter du Grand Siècle, Jean de la Fontaine ne s'est pas seulement rendu coupable des Fables, bestiaire critique des puissants de son temps, le fabuliste du XVIIe siècle s'est aussi risqué à faire paraitre des contes cocasses et libertins !

Dans la filiation du Décaméron de Boccace, de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre, de Rabelais ou même des fabliaux du Moyen-Âge, ces contes et nouvelles en vers sont un renseignement précieux sur les moeurs pernicieuses de ses contemporains. Par exemple, l'un des plus connu, “Comment l'esprit vient aux filles” est une véritable torpille pour la chasteté du clergé… qui ne le lui pardonnera d'ailleurs jamais, La Fontaine sera contraint par son confesseur, sur son lit de mort, de renier ses écrits “je conviens que c'est un livre abominable” écrira-t-il.

Parce qu'il est beaucoup lu à la cour, La Fontaine aiguise la jalousie de ses pairs, et quel meilleur prétexte que l'immoralisme de ces nouvelles poétiques pour son concurrent Nicolas Boileau (qui bout…pardon) “je ne puis estimer ces dangereux auteurs (…) trahissant la vertu sur un papier coupable, aux yeux de leurs lecteurs rendent le vice aimable”.

Il est assez frappant de voir comme la jouissance des uns ne se fait qu'au dépend des autres. Tantôt les hommes à l'image du Prince ou du curé bernent la figure consacrée de la jeune ingénue, tantôt l'épouse rusée leurre son mari cocu. Est-ce que cela est lié au corset social et moral de l'époque ? On peut le supposer et conclure que c'est surtout les moeurs du siècle que dupent finalement les personnages de ces nouvelles licencieuses…

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