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Critique de andman


Si aucun des verbes suivants : “abrier, achaler, baiser, patenter, pogner“ ne titille un tant soit peu votre curiosité, sans doute aurez-vous quelques difficultés à faire un petit bout de chemin avec “Ceux qui restent”.

Ce roman choral repose équitablement sur deux piliers thématiques : la mort et la sexualité.
Les trois personnages, dont le lecteur suit tour à tour les états d'âme, n'ont pas réussi à faire le deuil de Sylvain qui, l'année de ses vingt-neuf ans, s'est pendu sans laisser la moindre explication. Ce suicide remonte à quinze ans et aujourd'hui encore sa femme Mélanie-Lyne, sa maîtresse Charlène et son père Vincent s'interrogent chacun de son côté.
Il est vrai que la personnalité introvertie de Stéphane, le fils de Sylvain et de Mélanie-Lyne, ravive la peine et nourrit l'inquiétude. Âgé maintenant de vingt ans, il croit son père décédé dans un accident mais ce mensonge maternel de longue date ne rassure personne.
Le jour où Charlène apprend que Stéphane vend ses charmes auprès de femmes mûres, des alarmes soudain clignotent à travers les brumes tenaces du passé…

Dans l'épreuve, certains êtres découvrent leur véritable nature. “Ceux qui restent” est un roman intimiste, sans voyeurisme et dans lequel perce une humanité réconfortante.
Marie Laberge a construit une histoire en apparence simple mais qui peu à peu se complexifie en raison de la forte personnalité de plusieurs protagonistes.
La grande dame des lettres québécoise mène son roman comme elle l'entend, se joue du lecteur, le tient en haleine et au final le récompense d'une étude de moeurs intergénérationnelle étonnamment moderne.
L'auteure pioche de temps à autre dans le vocabulaire québécois mais n'ayez crainte : dans le contexte où ils sont prononcés, les mots se comprennent aisément.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Stock de m'avoir initié au talent de cette écrivaine francophone dont la plume ne doit pas achaler grand monde !
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