Vivant, l'antihéros national dérangeait. Mort, il va servir le mythe. Les
Carnets du vertige paraissent en 1956: 750 000 exemplaires vendus. Lachenal, crédité de l'ouvrage à titre posthume, y apparaît en héros positif: rapide, brillant, sympathique, pauvre parfois jusqu'à la misère. Canonisé, lissé. Oubliées ses humeurs, ses diarrhées, ses furoncles. Il faut que cette victoire française reste à jamais glorieuse. le couvercle de la censure tiendra pendant quatre décennies, jusqu'à ce qu'en 1996 un éditeur de Chamonix,
Michel Guérin, exhume ces pages, convainquant Jean-Claude Lachenal, son fils, de les laisser publier: prêt, quarante ans après sa mort, à montrer la souffrance de son père... et à affronter les foudres de son tuteur qui n'est autre que
Maurice Herzog en personne...
Commenter  J’apprécie         250