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Critique de Parthenia


J'avais lu la trilogie dans l'ordre de parution, c'est-à-dire ce tome en dernier, et quand nous avons décidé, Missie et moi, de nous replonger dans cette merveilleuse saga, nous sommes tombées d'accord pour la lire cette fois dans l'ordre chronologique de l'histoire...

Avant de débuter ma chronique, je me dois donc de préciser que le personnage principal, Lite MacGugan, était déjà évoqué dans le 1er tome que j'ai lu de la trilogie (c-a-d le tome 2, vous me suivez ? ^^) mais d'une manière assez spéciale, si bien que je partais avec un a-priori négatif qui ne s'est que peu corrigé à la lecture de sa propre histoire, mais j'y reviendrai plus loin...

Or donc, Lite MacGugan est la fille bâtarde d'une servante mais elle a été élevée comme une jeune fille noble par Dame Euphémia, sa châtelaine et comtesse de Ross, en compagnie des enfants de cette dernière, Mariota, sa soeur de lait, et Alasdair dont elle est secrètement amoureuse.
Sa tutrice ayant été contrainte à épouser en secondes noces le brutal comte de Buchan, Alexandre Stewart, a réussi jusqu'à présent à se soustraire à ses devoirs d'épouse mais un jour, poussé par le désir d'engendrer un héritier afin de récupérer les biens de sa femme, l'infâme Stewart envahit le château, accompagné d'une troupe de cateran (mercenaires) dont fait parti Baltair MacNèil. Après cet assaut, le comte et ses hommes de main s'en vont mettre à sac les terres de l'évêque et commettent l'irréparable en saccageant la cathédrale. Stewart laisse injustement accuser son chef cateran du sacrilège et Baltair est emprisonné avec ses hommes pour être pendu haut et court.
De son côté, Lite est demandée en mariage par le fils bâtard de Stewart attiré par sa dot, et elle ne trouve d'autre recours pour y échapper que de faire valoir auprès du roi Édouard III le pardon royal des époux, coutume (réelle ou inventée par l'auteure ?) permettant de sauver un condamné à mort en l'épousant. Lite espère ainsi que la haine commune que Baltair et elle vouent à Stewart la mettra à l'abri de ses manigances. Mais ce que Baltair ne sait pas, c'est qu'il ne devra jamais espérer consommer un jour son mariage...

Je connaissais déjà Baltair depuis La Châtelaine de Mallaig, j'étais donc ravie de le retrouver et de découvrir les folles années de sa jeunesse tumultueuse... Baltair, bien qu'ayant un comportement parfois condamnable, n'en est pas moins un homme intègre (enfin, autant que peut l'être un cateran !^^) et loyal... D'ailleurs, l'amour inconditionnel qu'il voue à sa femme va le conduire à corriger progressivement ses actions répréhensibles et à devenir un chef de clan respectable et respecté...
Lite, comme je le soulignais plus haut, est un personnage un peu à part, dont l'ombre défunte et certaines de ses décisions arbitraires ou judicieuses pesaient lourdement dans le tome 2 ; du coup certaines de nos questions trouvent une réponse dans ce tome-là ; malgré cela, même si j'ai fini par comprendre son comportement, je n'ai pas réussi à l'apprécier... Lite est une femme énergique et déterminée, mais elle est également froide, manipulatrice et opportuniste, et n'hésite pas à déshonorer son mari en mentant à ses beaux-parents. À son arrivée à Mallaig, elle se sent désappointée à la vue du château dénué de défenses autre que de bois ; en outre, la demeure est inconfortable et mal entretenue, mais, soutenue par son ambition, elle va entreprendre des travaux de rénovation, et elle n'aura de cesse de faire briller le nom des MacNèil dans les Highlands. Grâce à ses connaissances et à sa dot, Lite prend de plus en plus d'importance au sein du clan. Seul son mari la tient en grande méfiance, blessé par ses trahisons successives, mais je n'en dirai pas plus.

Certains personnages secondaires sont extrêmement attachants : Anna Chattan et Tadèus Fair, l'un des hommes de Baltair échappé à l'incarcération, Struan, le neveu au destin poignant, et même le père de ce dernier, Parthalan, qui, malgré sa brutalité, sait éveiller notre intérêt, et bien sûr pour finir, Dame Égidia, la belle-mère de Lite, si solidaire et si compréhensive...

J'ai été complètement happée par cette histoire palpitante qui a su éviter tout manichéisme avec les personnages et nous immerger complètement dans cette Écosse de la fin du XIVème siècle. L'auteure nous restitue avec beaucoup de réalisme le décor et le contexte de l'époque : la dure condition des femmes, la violence des hommes, la guerre de pouvoir entre les clans et la couronne d'Écosse, entre les clans eux-mêmes... de même, j'ai apprécié que l'histoire d'amour soit traitée de cette manière grave, chacun des époux ayant leur part d'ombre ; la lente évolution de leurs sentiments se fait en parfaite cohérence avec leur psychologie et leur passé...

J'aurai par contre quelques réserves à émettre : j'ai trouvé quelques longueurs dans les cent dernières pages, me perdant un peu dans les combinaisons politiques, et je ne suis pas friande de l'alternance des points de vue à la 1ère et la 3è personne, qui a quelque peu perturbé ma lecture...

Pour conclure, une plongée historique dans les Highlands captivante (je dois d'ailleurs avouer que j'ai largement préféré cette saga à celle un peu trop rocambolesque portant sur le même sujet et s'intitulant La Vallée des larmes...). En ayant lu le tome 2 avant celui-là, c'était excitant de découvrir l'histoire de cette fameuse Lite MacGugan et l'origine de certaines de ses haines. de plus, j'ai trouvé original comme point de départ à son mariage le pardon royal des époux qui confine son mari dans le rôle d'un indésirable et d'un étranger dont on ne sait comment il arrivera à se rapprocher de cette épouse si altière et si indifférente...
Bref, une lecture délicieuse et dépaysante !

Lien : http://parthenia01.eklablog...
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