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Critique de Syl


Naoko est une jeune japonaise qui doit quitter sa maison pour apprendre à devenir une bonne épouse. Elle a quatorze ans et doit obéissance et soumission à son père, bientôt à son mari. Elle est promise.

Si ses yeux s'embuent d'eau, c'est à cause de l'encens. Elle se regarde dans le miroir et s'astreint à être forte. Suzuki, sa servante l'accompagnera, ses objets personnels et le peigne de sa défunte mère aussi. Elle se pare de couleurs, refusant le blanc qui est la teinte de la mort, le blanc du linceul.
Mais est-elle faite pour vivre la tête baissée, les mains jointes et l'esprit muselé ? Cela serait merveilleux si elle était un garçon.
En regardant le kimono de son père, une idée fantasque prend son envol...

Aidée de Suzuki, au bout de son long voyage, Naoko revêt le kimono et se fond dans les rues de Kyoto où elle croise un jeune garçon de seize ans, Kamo, venu étudier les lettres, les sciences et les mathématiques.
Les deux adolescents sympathisent et ne se quittent plus, dans l'étude comme dans les jeux. Une amitié ambiguë pour Kamo qui voit en Naoko l'image d'un garçon.
De ces jours passés ensemble, tout est plus intense, plus fleuri, plus sucré, plus beau, plus vivant, plus magique, plus poétique. Ils sont libres comme des papillons.

Jusqu'au jour où Naoko est rappelée chez elle pour se marier... et laisse un haïku à Kamo :

Mâle femelle
La grenouille peut-être
L'amoureux saura.

Il n'y a pas que dans la mort que l'on se pare d'un habit blanc, la tradition le veut aussi pour le mariage.

Deux papillons sur une branche de cerisier en fleur... C'est l'image que je garderai de ce très beau conte.
Je ne vais pas m'étendre sur l'histoire, je vous laisse la découvrir. Au début de l'album, une page est découpée en dentelle comme un moucharabieh. On lit, on regarde les dessins comme si nous le faisions à travers ces interstices, pas avec curiosité, mais d'une façon pudique, silencieuse et prévenante.
L'élégance des dessins, les couleurs, la sobriété, les textures, nous retrouvons le don de Benjamin Lacombe pour nous faire rêver et verser une larme de pluie.

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