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Critique de mathilde6344a17


Le personnage principal du roman d'Alexandre Lacroix correspond parfaitement à l'idée du travail déshumanisé exprimé dans la théorie marxiste. Cette servitude volontaire, ce culte de la productivité maximisée – qu'elle soit personnelle ou professionnelle – impose une distance entre le lecteur et le protagoniste. Ce dernier est intolérable, au sens littéral du terme. Cette autodestruction gratifiée, le rythme effréné de cette vie sans langueur est difficilement supportable, tolérable en tant que spectateur impuissant. La déshumanisation de Sommer n'est pas seulement ressentie par le lecteur. le récit est jalonné d'indices nous aiguillant vers cette conclusion. L'incompatibilité constatée entre son physique et son caractère, l'idée d'un corps performatif et non ressenti (le traitement de la calvitie et le sport n'ont pas pour but le bien-être, mais le prolongement de l'image du corps efficace). Tout comme son narrateur, le livre est régit par ce halètement, ce tourbillon nihiliste. En tant que lecteurs nous subissons cette cadence et nous nous dépêchons de finir ce livre afin d'être libéré du douloureux spectacle des désastres de nos sociétés occidentales. L'homme qui aimait trop travailler est, grâce à son personnage principal, le démenti du paradigme de nos sociétés contemporaines : il faut travailler plus, obtenir une reconnaissance, un salaire, un poste toujours plus élevé pour prétendre au bonheur. En somme l'idéologie de la productivité.
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