AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Wyoming


Assurément, Marie-Hélène Lafon déploie un grand talent littéraire, ses phrases sont parfaites, équilibrées, portant bien la densité de ce qu'elle désire exprimer.

Son évocation de la Sainte-Victoire justifie à elle seule l'intérêt de lire ce livre. Elle assimile la montagne à un animal, décrivant toute la carcasse de cette masse gigantesque de 18 kilomètres de long pour une altitude de 1011 mètres au Pic des Mouches. Elle traduit toute la dimension épique et mythique de cette montagne extraordinaire et, en lisant ces trop brèves lignes qui la concerne, on s'y trouve quasiment, face à elle depuis le Taoumé de Pagnol ou bien en débouchant du Garagaï sur la crête.

Cependant, elle passe à côté de la relation que Cézanne a pu nouer avec sa montagne, préférant digresser sur sa famille, parents, soeurs, enfant et surtout sur son épouse, jalouse des modèles, emplie de haine. Celle-ci déteste la Provence, ses "températures infernales" et sa "lumière insupportable". Comment est-ce possible?

On a quand même quelques belles phrases sur l'Estaque, le bleu de la mer et du ciel qui toilettent l'âme humaine, les bords de l'Arc et aussi sur l'art du peintre, avec encore une expression parfaite de ce qu'elle a dû ressentir en fréquentant les toiles du maître de l'impressionnisme.

Marie-Hélène Lafon, à son habitude, parle également beaucoup d'elle-même en évoquant sa venue à l'écriture. Personnellement, j'aurais préféré qu'elle eût consacré l'intégralité de son essai à Cézanne et aux "toits rouges sur la mer bleue".
Commenter  J’apprécie          891



Ont apprécié cette critique (88)voir plus




{* *}