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Critique de Wyoming


Acheté dans la grande librairie Mollat à Bordeaux, où de nombreux livres vous imprègnent de toute cette atmosphère mauriacienne, du fleuve âme de la ville, des vignobles et de tout un terroir tellement riche, L'Elève Gilles tient ses promesses de ce point de vue.

La préface de François Mauriac donne le ton d'une amitié et d'une admiration que Jean Gilles ne connaîtra pas dans son enfance. Mauriac met en exergue la poésie de son ami André Lafon qui est la richesse de ce livre.

L'histoire s'étend sur moins d'une année, du début de décembre à l'approche d'octobre suivant.

La première partie, d'une quarantaine de pages, immerge le lecteur dans le terroir bordelais et la vie simple du début du vingtième siècle. Elle dévoile déjà les prémices du désarroi futur de L'élève Gilles plongé bientôt dans les affres de l'internat. On y perçoit déjà l'amour du jeune héros pour le jardin et la nature dont les descriptions hivernales sont saisissantes de beauté.

Mais, dans les deuxième partie et troisième partie, d'une bonne soixantaine de pages, le lecteur partage la mélancolie et l'ennui du jeune héros dans sa vie d'interne désemparé dans un monde qui n'est pas le sien. Malgré la belle écriture ancienne d'André Lafon, cette narration si précise des malheurs de Jean Gilles m'a paru très lassante.

Résurrection dans la quatrième partie, hélas si brève, à peine trente pages, pour le héros et le lecteur qui ne peut qu'être emporté dans la sublimation de ce court été d'absolu pour Jean Gilles, dans la sanctification du jardin, de ses fleurs, insectes, roses, dans la touffeur des soirées en attente de l'orage purificateur de la terre et du ciel, même si la mélancolie automnale annonce au jeune héros la fin du bonheur "au seuil du jardin".

La postface de Jean-Marie Planes fait un tour d'horizon de cette "cristallisation fragile" , de cette mélancolie poétique, rappelant par plusieurs citations les perceptions du beau exprimées au long de ce texte si magnifiquement écrit.
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