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Critique de Bookycooky


Gordana n'a pas trente ans.
Elle est caissière au Franprix du numéro 93 de la rue du Rendez-Vous dans le douzième arrondissement de Paris.
La narratrice, elle, Jeanne est une retraitée qui passe à la supérette deux fois par semaine, le mardi et le vendredi. Elle observe des personnes et leur invente des vies ("J'ai l'oeil, je n'oublie à peu près rien, ce que j'ai oublié, je l'invente.J'ai toujours fait ça, comme ça, c'était mon rôle dans la famille,...).
Un homme sombre, la quarantaine, Horacio passe aussi à la caisse de Gordana, une fois par semaine, le vendredi. "L'homme du vendredi".
Horacio et Gordana, deux êtres qui suent la solitude, comme d'ailleurs notre narratrice.....
Marie Hélène Lafon dans son dernier livre descend de la campagne à la ville donnant la parole à une narratrice, probablement son alter-ego ("À Paris, dans le métro, pendant quarante ans, j'ai happé des visages, des silhouettes de femmes ou d'hommes que je ne reverrais pas, et j'ai brodé, j'ai caracolé en dedans, à fond, mine de rien,.....pendant quarante ans je me suis enfoncée dans le labyrinthe des vies flairées, humées, nouées, esquissées, comme d'autres eussent crayonné, penchés sur un carnet à spirale.") qui alterne l'histoire de sa propre vie avec celles inventées de ses personnages. Dans le fond elles n'ont rien de particulières, sinon que c'est Lafon qui écrit, et ca devient forcément intéressant avec un rythme trépidant. Elle raconte les immigrés, le racisme, la solitude des villes, la trahison,la vie matrimoniale rangée de nos pères et mères contre la notre souvent plus éphémère, décousue ,vouée à l'échec, la province, la campagne.......bref des vies tout en couleur. Elle nous fait vibrer avec les émotions, les voix, les rires, les odeurs, les goûts, les descriptions visuelles à fleur de peau.
Mais pour en revenir au fond , dans ces histoires de solitudes, celle de la narratrice est de loin la plus intéressante que celles inventées de ses personnages. Donc, à chaque fois qu'elle change de registre, on a qu'une envie c'est qu'elle retourne à la sienne. À mon avis, elles manquent un peu de consistance, s'amenuisant encore plus vers la fin.
Mais c'est quand même Lafon, j'aime ce qu'elle écrit bien que l'histoire de Gordana et d'Horacio m'ont un tout petit peu laissée sur ma faim.
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