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Critique de marina53


L'on ne se bouscule pas vraiment au Franprix de la rue du Rendez-Vous, dans le XIIème arrondissement de Paris. Des habitués essentiellement qui, à heure plus ou moins fixe, font leurs commissions. À la caisse n°8, Gordana. Une femme blonde, de grandes jambes élancées et une poitrine généreuse, presque offensante pour certains. Gordana, un prénom qui vient de loin. Une femme jeune et cuirassée que la vie ne semble pas avoir épargnée. du moins, c'est ce que s'imagine Jeanne, une sexagénaire un peu seule, qui observe et imagine la vie des autres. Et ce vendredi, comme tous les vendredis depuis quelques mois, elle croise aussi cet homme, petit et tassé. La quarantaine, célibataire et sans enfants, suppose-t-elle. Jeanne s'imagine la vie des autres... Des vies qui s'imbriquent dans la sienne...

L'une observe tandis que l'autre agit. L'une imagine la vie de l'autre : son pays lointain, son fils laissé là-bas, l'argent qui manque, la solitude. Une vie qui, telle un entrelacs, s'entremêle dans la sienne. Une manière pour Jeanne de revenir sur son passé, son mari, ses parents commerçants ou encore la campagne qu'elle a quittée. Marie-Hélène Lafon dépeint avec beaucoup d'émotions, avec un brin de langueur aussi et de mélancolie, Nos vies. Des vies somme toute banales, dont les contours flous s'affirment et qui, sous la plume de l'auteur, exaltent un parfum à la fois doux-amer et sucré. Des personnages attachants dans une ville grouillante et anonyme, nous renvoyant à nos propres solitudes.
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