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Citations sur Degas, tome 2 (8)

Au demeurant, il ne choisit point à la légère ses motifs de tableaux. Il sait ce qu'il veut rendre. Toujours simple, toujours naturel, il marche de l'avant dans la voie qu'il s'est tracée. Il possède admirablement le sens de l'imagination picturale, c'est-à-dire du souvenir en dehors de l'anecdote. Dans toute oeuvre sortant de ses mains, rien n'est laissé à l'improvisation. Ce n'est pas sans une longue réflexion qu'il coupe certains personnages d'une façon qui, au premier abord, semble bizarre, arbitraire, mais après un sérieux raisonnement, à la suite d'une volonté bien arrêtée et réfléchie.
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En 1893, Degas expose pour la dernière fois — pour ainsi dire dans l’intimité, comme l’a écrit un de ses admirateurs — chez Durand Ruel, une suite de peintures de dimensions assez réduites, d’un dessin des plus arrêtés, des plus voulus, d’une coloration délicieuse, chaude, vibrante, peut-être un peu sombre, d’un effort tout particulier, qui n’ont rien à voir avec l’étude d’après nature, le motif étudié scrupuleusement. L’étude d’après nature est un leurre, une erreur, a-t-il dit bien souvent, à propos des peintres qui vont planter leur pliant et leur chevalet devant n’importe quel coin de paysage. Il y a toujours trop d’air dans un tableau a-t-il dit encore. Mais il a dit aussi qu’à certains il faut la nature, tandis qu’à lui, il fallait le factice. Ce serait toutefois une erreur de croire, d’après cela, qu’il ne comprit ni n’aima la nature extérieure, les forêts, les rochers, les rivières, les coteaux, la mer, les ciels; tout cela l’intéressait moins que la nature en mouvement, voilà tout. Cependant, un jour, de la fenêtre d’un restaurant, à Bougival, contemplant un groupe d’arbres, il s’écria : « Qu’ils seraient beaux, peints par Corot! »

Pour Degas, une part d’imagination entre nécessairement dans sa conception du paysage. C’est par la mémoire que l’impression artistique — nous ne trouvons pas d’autre terme — doit être évoquée.
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Les nus de Degas sont sans précédent, sans équivalent dans aucune école, à aucune époque. Tout au plus ont-ils quelque lointain rapport avec ceux des vieux maîtres primitifs, fidèles observateurs de la nature ; avec les commères bedonnantes, aux seins avachis, aux jambes courtes et boudinées, de Rembrandt, auxquelles une vieille femme, les besicles sur le nez, démêle les cheveux ou coupe les ongles des pieds.
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Les nus de Degas ne prétendent rien symboliser, à l’inverse de ceux des peintres qui sortent de 1 école des Beaux-Arts ou des ateliers achalandés. Ils n’entendent être que des expressions de vie, et non des copies attentives d’après nature. Ce ne sont pas des nudités, mais des réalités sévères, surtout austères. Aucune volupté, aucun frissonnement, aucune joie, aucune attirance, aucune exaltation ne s’en dégage. Il semblerait, tout au contraire, qu’à l’instar du mystique moyen âge, le peintre ait cherché à glorifier le dédain de la chair, à la stigmatiser. Ces images qui, chez d’autres, toucheraient à la bassesse ou au moins à la polissonnerie, gardent chez lui un caractère noble et élevé. Il n'a jamais essayé d’y mettre de l’esprit, il est toujours resté l’artiste souverainement hautain et supérieur ; comme partout, il n’a cherché que le caractère.
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Dans chacun de ses portraits, Degas a joint à la ressemblance littérale, qui est secondaire, la ressemblance expressive, de beaucoup la principale. Tous témoignent d'un sentiment profond de la réalité, sont solidement construits, largement exécutés. Il est à remarquer que ce sont, d'ordinaire, des effigies de connaissances, d'amis qu'il a pu observer à sa guise, étudier à son gré dans l'ambiance et l'aspect qui leur sont ordinaires. N'oublions pas le mot d'Ingres : dans un portrait, ne saisir l'expression qu'à peu près, c'est la manquer. Degas la saisit tout à fait, et cependant il n'y met que l'indispensable.
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Au salon de 1865, Degas expose une peinture à l'essence (papier reporté sur toile) : Les Malheurs de la ville d'Orléans, où des cavaliers retournés sur la croupe de leurs montures, lancent des flèches sur des femmes nues, qui fuient derrière eux.
Dans cette peinture, à l'absolue originalité de compréhension du sujet, déjà digne d'un maître, se joignent la justesse des poses, la pureté des lignes, la noblesse du modelé, la grandeur et l'ampleur des draperies alliées à la précision et à la sûreté des primitifs lombards et ombriens. Ces diverses compositions présagent le grand artiste de demain ; elles témoignent d'une analyse très poussée, où rien n'est sacrifié. Mais n'est-ce pas ainsi qu'il faut procéder pour arriver plus tard aux sacrifices utiles? N'est-ce pas de la sorte que procéda Corot?
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Toujours la scène est logiquement présentée ; chaque chose, chaque objet occupe sa place exacte, quoique souvent à l'inverse des errements ordinaires, la figure principale, au lieu d'être au centre, se trouve fréquemment à l'une des extrémités. Chez Degas, notre costume moderne, que certains trouvent mesquin, étriqué, si peu pictural et décoratif, au lieu d'enlever du caractère à l'oeuvre, y ajoute, tout au contraire, une plus grande expression. Ce sens, que Degas admire chez Puvis de Chavannes, de placer dans ses décorations les figures juste à l'endroit voulu, lui-même l'a possédé au suprême degré.
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Chez Degas, chaque élément de la composition a son rôle défini, rien n'est laissé au hasard, tout converge vers un but nettement déterminé.
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