La force de ce livre, ce n'est pas tant le sujet, les horreurs racontées, c'est la mise en littérature de cette histoire. La forme, l'écriture de
Marie-Pier Lafontaine. Ce sont les phrases courtes, le rythme de lecture, un sentiment d'étouffement parfois. Ce sont les courts tableaux, comme des scènes d'un film, qui permettent de montrer la monotonie, la répétition de l'horreur et des souffrances. Ce sont les répétitions. Ce sont aussi les silences, les pauses, qui disent parfois mieux les choses que les mots. Les moments où on s'accorde un répit dans la lecture, parce qu'il y a un blanc. Un point. Mais attention, c'est pour mieux nous terrasser avec la prochaine ligne. Les dernières phrases sont souvent les plus difficiles.
Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre. On n'aime pas un livre pareil. Mais je peux dire que c'était l'une des lectures les plus fortes de l'année. Un livre que je ne suis pas prêt d'oublier.
Et je ne peux pas non plus en recommander la lecture. Parce que c'est un livre qui peut raviver des blessures, faire très mal.
Je dirais juste : c'est un livre très puissant. Très dur, mais bizarrement aussi, beau. Un livre que je ne regrette pas du tout d'avoir lu. Qui s'en sent capable, le lise.
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